Il faut croire que notre campagne pour mettre en pleine lumière la question des prisonniers politiques palestiniens a mis le doigt là où ça fait mal. On avait déjà assisté à un flot d’ignominies et de haine contre la campagne pour la libération de notre ami Salah Hamouri.
Depuis, ses tournées en France et la grande grève de la faim des prisonniers au printemps ont commencé à faire émerger la gravité humaine et politique de cette question.
Notre campagne de parrainages lancée il y a 6 mois est désormais un fait politique qui contribue à un changement fondamental : la question des prisonniers n’est plus confidentielle et nos témoignages de solidarité franchissent les barreaux des prisons tout en mettant en relief ce fait insupportable pour ses soutiens inconditionnels qu’Israël n’est pas « la seule démocratie du Proche-Orient ».
Des élus courageux la relayent à leur niveaux et plusieurs municipalités, comme naguère pour Salah, parrainent tel prisonnier, voire le font citoyen d’honneur de leur ville.
Cela vaut à Dominique Lesparre, Maire de Bezons qui vient, avec son conseil municipal, de faire citoyen d’honneur de sa ville un prisonnier, Majdi Rimawi, condamné à… 80 ans de prison.
Cela lui vaut d’être qualifié injurieusement et de manière absolument haineuse, comme étant un « complice du terrorisme ».
Faut-il rappeler qu’en Palestine comme dans tous les conflits, il n’est pas de solution de paix possible sans règlement de la question des prisonniers ? C’est ce que prévoyaient les Accords d’Oslo… qui sur ce point aussi ont été dénaturés.
Par son geste courageux, le Maire de Bezons a permis de briser le silence sur les méthodes totalement arbitraires d’arrestation, sur les « interrogatoires » qui peuvent durer des semaines et des semaines, sur les conditions de détention des prisonniers politiques palestiniens. Il a aussi montré l’urgence d’une solution politique de paix passant par la libération des prisonniers palestiniens, solution sans laquelle ne serait jamais tournée la page du sang.
Nous apportons et signifions à Dominique Lesparre notre totale solidarité.
Le temps presse et chacun devrait voir que la sécurité à laquelle aspirent les Israéliens est totalement liée à celle de leurs voisins Palestiniens. La Palestine n’est pas un problème pour Israël mais la solution, y compris pour sa sécurité.
Le combat pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, aujourd’hui porté par tout un peuple, est aussi le nôtre. Nous le menons avec pour seul souci celui de la justice et du droit. Ils n’ont de sens que s’ils s’appliquent à tous.
Le Bureau national
Voir aussi la lettre de soutien de l’ambassadeur de Palestine en France au maire de Bezons