Comment jugez-vous cette première session du Parlement palestinien ?
Bassam Saleh :
Lors de cette réunion, nous avons pris officiellement nos fonctions en tant que membres du Conseil législatif palestinien.
Mahmoud Abbas a donné les principales lignes des questions politiques qui sont posées à l’Autorité palestinienne. Il a ainsi mentionné la continuité politique concernant notre approche de la paix et l’initiative prise en 1988 par le Conseil national palestinien qui a reconnu Israël, nos engagements pris dans la dernière période avec la communauté internationale et Israël.
Et, bien sûr, le fait que nous devons continuer à faire vivre un système démocratique dans notre société.
Un discours avec lequel je suis totalement en accord. Il faut poursuivre le dialogue entre les différentes factions palestiniennes afin qu’une seule voix s’exprime au nom du peuple palestinien et non pas des discours différents venant du Hamas et de Abou Mazen (Mahmoud Abbas - NDLR).
La façon dont les dernières négociations entre Palestiniens et Israéliens ont échoué doit nous interpeller. Les problèmes des Palestiniens n’ont pas été résolus, c’est le moins que l’on puisse dire.
Cela montre que nous ne pouvons plus accepter des accords intérimaires. Il faut maintenant parler du statut final. Il faut une conférence internationale sous l’égide du « quartet » (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU - NDLR) pour discuter des questions de ce statut final : l’État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, les frontières de 1967, les réfugiés...
Qu’est-ce que les membres de l’OLP doivent négocier avec le Hamas ?
Bassam Saleh :
Comme je vous l’ai dit, nous appelons à un dialogue national entre toutes les parties palestiniennes. C’est primordial. Ce dialogue avait déjà commencé avant les élections, au Caire. Maintenant, il est possible d’avoir ce dialogue en Palestine.
Il faut discuter d’une plate-forme politique entre nous, il faut réformer l’OLP. Enfin, avoir une direction unifiée pour représenter le peuple palestinien.
Pensez-vous que le Hamas doit constituer un gouvernement seul ou, au contraire, préférez-vous un gouvernement d’unité nationale ?
Bassam Saleh :
Pour le moment ce n’est pas très clair. Le Hamas a dit qu’il voulait un gouvernement d’unité nationale. Nous, représentant les organisations membres de l’OLP, disons que c’est une possibilité.
Mais cette possibilité ne peut être envisagée qu’après le dialogue national. Mais il n’est pas possible de constituer un gouvernement d’unité nationale sans une plate-forme sur les questions politiques et internes.
Que pensez-vous de l’attitude d’Israël qui veut couper les vivres du peuple palestinien ?
Bassam Saleh :
Bien sûr, nous sommes contre ce type de punition collective contre les Palestiniens. Cela ne peut qu’encourager les extrémistes du côté palestinien. La communauté internationale doit intervenir contre les punitions collectives imposées à notre peuple par Israël.