Patrick Braouezec
Député de Seine-Saint-Denis
Bernard Kouchner
Ministre des Affaires étrangères
Paris, le 29 avril 2008
Monsieur le ministre,
Salah Hamouri a finalement été condamné par un tribunal d’exception, le 17 avril dernier, à 7 ans d’emprisonnement plus deux de mise à l’épreuve. Après être resté pendant près de trois ans sous détention administrative, Salah sera libéré en 2012. Enfermé sans preuve, condamné selon la procédure de plea bargain, au risque de se voir infliger une peine encore plus lourde.
Je vous ai plusieurs fois alerté sur la situation de ce citoyen français. Sans résultat. S’il a bénéficié d’une attention du Consulat de Tel Aviv, il n’a pas eu la chance qu’ont eu les membres de l’Arche de Zoé et n’a pas encore bénéficié d’une campagne en sa faveur comme cela est le cas pour le caporal Shalit, dont la photo est affichée sur le fronton de plusieurs mairies.
Monsieur le ministre, il est temps que la France se mobilise pour Salah Hamouri. Il est inutile que je rappelle qu’il a été condamné selon une procédure qui ne laisse aucune chance à la défense. Autant dire, que ce ne fut pas un procès juste et équitable.
Le gouvernement français ne peut oublier que ce citoyen français est victime, ainsi que les 11 700 prisonniers détenus par l’armée israélienne, de cette guerre d’occupation.
Notre pays ne peut continuer à cautionner la politique de colonisation militaire organisée de manière systématique et sur l’ensemble de ce qui reste du territoire palestinien.
L’oublier revient à inverser la charge de la preuve. Pourtant, la communauté internationale, par le biais du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme, ne cesse de pointer la politique d’occupation de l’Etat d’Israël. Des enfants, des hommes, des femmes meurent ou sont grièvement blessés chaque jour. Des terres sont arrachées à des familles dont elles garantissaient la vie. L’eau est annexée, l’électricité rationnée, les déplacements soumis à des interdits drastiques. La Bande de Gaza paie un lourd tribut. Isolée, ensanglantée, blessée, envahie, sa population ne survit qu’avec l’aide humanitaire lorsque celle-ci peut entrer. Le monde entier oublie la Palestine.
D’aucuns préfèrent se voiler les yeux et se boucher les oreilles. Ainsi, l’agresseur devient l’agressé et l’agressé devient le terroriste.
Nous sommes nombreux à demander, au nom de la paix et la sécurité internationales, que les normes impératives du droit international et du droit humanitaire soient effectives et appliquées.
Il est temps que Salah Hamouri soit libéré, sans aucune condition.
Permettez moi de vous demander, Monsieur le ministre, ce que vous allez faire pour que ce citoyen soit libéré dans les meilleurs délais.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le ministre, en ma considération.
Patrick Braouezec