Twitter est souvent le théâtre de polémiques violentes, où l’insulte le dispute à l’injure et côtoie la diffamation. Il est donc normal que la plateforme veille à faire respecter des règles empêchant ces dérives.
Ce qui n’est pas normal, c’est que Twitter France en profite pour imposer une censure politique liberticide. Or de nombreux utilisateurs se plaignent d’interventions de plus en plus nombreuses suivies de sanctions souvent arbitraires, allant jusqu’au blocage temporaire et même à la suspension définitive des comptes.
Parmi ces critiques, deux questions dominent :
– Twitter semble défendre systématiquement la politique israélienne. La plateforme censure notamment la dénonciation des crimes de guerre et contre l’humanité dont l’armée se rend coupable. À l’inverse, elle tolère des inconditionnels de la politique d’Israël fake news, accusations fallacieuses et insultes.
– Twitter paraît étendre cette complaisance vis-à-vis de l’extrême droite israélienne à l’extrême droite française. Là encore, la plateforme accepte chez les lepénistes et autres zemmouristes beaucoup plus que ce qu’elle refuse aux antifascistes.
Ces atteintes aux libertés, notamment celles des citoyens français, sont d’autant plus graves qu’elles sont en l’occurrence le fait d’une plate-forme étrangère : américaine.
C’est pourquoi nous exigeons des autorités françaises :
– qu’elles imposent à Twitter France la transparence la plus totale de ses mécanismes de régulation des comptes, à commencer par une obligation de réponse factuelle aux utilisateurs ;
– qu’elles exigent de Twitter France le strict respect du droit français ;
– qu’elles en exigent aussi le respect du droit européen, notamment des aspects positifs du Digital Service Act adopté par le Parlement européen le 4 juillet 2022 ;
– qu’elles incitent l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) à jouer tout son rôle pour la défense de la liberté d’opinion et d’expression.
Premiers signataires :
Gilbert Achcar, sociologue
Jean-Christophe Attias, universitaire
Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris
Noura Bordes, militante de l’Union juive française pour la paix (UJFP)
Dominique Bourdel, militant de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières
Gilbert Cabasso, professeur retraité
Odile Conseil, journaliste
Sylvain Cypel, journaliste
Olivier Da Lage, journaliste
Sonia Dayan-Herzbrun, professeure émérite à l’Université de Paris-Cité
Carlos Gabetta, journaliste
Jean-Guy Greilsamer, militant juif antisioniste
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS
Sylvie Jan et Michel Laurent, co-fondateurs de France-Kurdistan
Farhad Khosrokhavar, universitaire retraité
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Jean-Claude Lefort, parlementaire honoraire
Ziad Majed, Professeur à l’université américaine de Paris
Roger Martelli, historien
Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste
François Pradal, professeur délégué professeur détaché pour le ministère des Affaires étranges, enseignant d’histoire
Michèle Roirand, militante des droits humains.
Elias Sanbar, écrivain et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco 2005-2021
Leila Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne
Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité
Dominique Vidal, journaliste et historien
Francis Wurtz, député honoraire au Parlement européen