Il n’y aura pas de restaurant McDonald’s parmi les enseignes du gigantesque centre commercial en construction (budget : 100 millions de shekels, soit 21 millions d’euros) à Ariel, l’une des principales colonies en Cisjordanie. Approchée par le promoteur, la chaîne de restauration rapide – qui compte déjà 180 restaurants en Israël – a décliné, arguant que le refus d’ouvrir une franchise dans les territoires occupés avait toujours fait partie de sa politique, rapporte le quotidien économique Calcalist.
Il faut dire que le directeur de la branche israélienne de McDonald’s, Omri Padan, est l’un des fondateurs de Shalom Archav (La paix maintenant), une ONG qui milite pour la solution dite de "deux peuples, deux Etats". La position d’Omri Padan est connue de longue date, rappelle le quotidien Ha’aretz : dans les années 1980, bien avant l’arrivée de McDonald’s en Israël, il déclarait déjà son refus d’implanter ses affaires au-delà de la ligne verte (ligné établie lors de l’armistice de 1949).
Piqué au vif, le propriétaire du futur centre commercial d’Ariel a répliqué : "Si c’est là sa décision, tant mieux pour lui. Il y a des concurrents qui se tiennent prêts à prendre sa place", rapporte Ha’aretz. Quant aux colons, furieux, ils ont immédiatement réagi, note le Jerusalem Post. Ils "ont appelé à boycotter la célèbre marque de fast-food, tandis que son concurrent, Burger Ranch, a immédiatement promis d’ouvrir un magasin à Ariel, transformant ainsi une bataille commerciale pour le cœur des amateurs de burgers en une prise de position dans le conflit israélo-palestinien".