L’Union Européenne, en décidant de ne plus financer les Palestiniens, vient de se mettre dans une situation politique absolument intenable.
C’est le règne de la contradiction puisque l’Union Européenne ne veut plus financer l’Autorité Nationale Palestinienne, assimilée au Hamas (inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne) tout en continuant « l’aide humanitaire ». Séparer les deux est impossible. Tous ceux qui connaissent un peu la situation sur place le savent très bien.
Il faut donc rappeler que l’Union Européenne a fait partie des Institutions qui avaient réclamé, voire exigé, la tenue d’élections en Palestine.
Que l’Union Européenne a fortement soutenu (à juste titre) financièrement, l’organisation des élections présidentielles et législatives.
Que l’Union Européenne a organisé systématiquement lors de ces élections, des missions d’observation supervisées par le Parlement Européen.
Lors de des élections présidentielles, c’était monsieur Michel Rocard qui en était le chef de file, lors des élections législatives c’était madame Véronique Dekayser, eurodéputé belge.
Ces missions d’observation ont systématiquement validé ces élections, soulignant la dimension exemplaire de leur organisation et la transparence des scrutins.
Tout le monde savait que le Hamas présenteraient des candidats aux législatives. Ce qu’il avait commencé à faire lors des municipales qui ont débuté en décembre 2004.
Nombreux sont ceux, y compris en Israél, qui pensaient que c’était là l’occasion d’inscrire le Hamas dans le jeu démocratique.
Il faut donc :
1) Respecter les résultats des urnes, surtout quand on a aussi massivement financé l’organisation des votes qu’on a politiquement demandés.
2) Il faut maintenir l’aide financière de l’Union Européenne en faveur de l’Autorité Nationale Palestinienne. Les propos du Président CHIRAC au Caire sont de bon sens et nous les partageons.
3) Il faut que la France fasse entendre sa voix et soit à l’origine d’une grande initiative diplomatique au Proche-Orient, pour que la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens soit la première étape.
Claude NICOLET
Secrétaire National aux Relations Internationales.