A un moment où le pouvoir israélien veut détruire la possibilité d’un Etat palestinien et où le spectre de la guerre apparaît de plus en plus crédible, (du fait de la réélection de Netanyahu et de la très probable élection en Iran, en juin, d’un candidat proche de la ligne d’Ahmadinejad) il me paraît utile de tenter une appréciation d’une situation à laquelle nous sommes désormais confrontés.
Le mouvement de solidarité avec la Palestine a toujours été contraint de prendre en compte deux exigences apparemment contradictoires :
D’un côté,il lui faut toujours agir d’urgence pour porter secours – politique et/ou humanitaire au peuple palestinien victime quotidienne de la politique coloniale d’Israël. C’est par exemple ce que fait – très bien - l’AFPS aujourd’hui sur la question des prisonniers.
En même temps il lui faut agir sur la longue durée pour créer les conditions d’un règlement politique de la question palestinienne, c’est-à-dire la création d’un état souverain qui a toujours été la revendication première de tous les mouvements nationaux des peuples colonisés au XXè siècle.
Le temps n’est pas un allié du peuple palestinien
Ce paradoxe apparent – qui tient à l’exceptionnelle durée du processus de décolonisation de la Palestine – est d’autant plus difficile à vivre que le temps n’est pas un allié du peuple palestinien En ce moment Israël et les Etats-Unis, pour des raisons différentes, estiment que le statu quo peut continuer, que le monde est plein de problèmes non résolus – de l’Iran à la Syrie par exemple - sans que l’incendie ne s’étende pour autant. Ils se disent qu’ils peuvent laisser pourrir impunément la situation (tout en continuant la colonisation) en attendant qu’elle soit « mûre » sans trop se demander d’ailleurs ce que cette maturité voudrait dire et qui ne soit pas la guerre, contre l’Iran, par exemple.
En ce moment même la solution des deux états semble plus menacée que jamais. A la fois par l’extension généralisée de la colonisation en particulier sur Jérusalem, mais aussi par l’évolution de la société israélienne qui, si elle serait éventuellement disponible pour accepter un Etat palestinien
hésitera de plus en plus, par crainte d’une guerre civile, à imposer par la force le retrait des colons.
Nous sommes évidemment de ceux qui pensons au contraire que le pourrissement de la situation ne peut être que négatif et mener à une guerre généralisée dont risquent d’être victimes tous les peuples de la région et plus particulièrement le peuple palestinien, en particulier les réfugiés comme en ce moment en Syrie et bientôt au Liban. Et ce dans un espace de plus en plus militarisé et doté d’armes de destruction massive, à commencer par le nucléaire israélien.
Sortir de l’impasse : par la guerre ou par le droit ?
Or aujourd’hui nous sommes « au bord du gouffre » Pour Israël la poursuite infinie depuis 1948 de l’état de guerre ne peut finalement conduire qu’à une catastrophe. De succès militaire en succès militaire, Israël se trouve comme l’ont avoué récemment les chefs du Shin Bet, de plus en plus politiquement isolé et même de plus en plus militairement menacé. C’est l’impasse. Il ne restera bientôt plus pour desserrer l’étau politico-militaire que d’accepter le risque d’une guerre, qui pourrait devenir mondiale, qu’ enclencherait une attaque contre les centrales nucléaires iraniennes.
Si l’on considère que l’enjeu global à l’échelle de la Méditerranée est la coexistence des peuples et des cultures et que toute guerre régionale aurait comme victime principale – mais pas unique – le peuple palestinien il convient de se réinterroger sur la meilleure façon de réaliser cette coexistence.
Le refus israélien de créer les conditions d’une coexistence politique entre Palestiniens et Israéliens c’est-à-dire d’accepter la constitution d’un Etat palestinien souverain à égalité de droits et de devoirs
est la cause principale du climat de guerre permanent qui à tout instant peut dégénérer en cataclysme international. En effet cette région, dont l’importance économique et stratégique dépasse de loin le conflit local entre Palestiniens et Israéliens, est caractérisée par un haut niveau d’interaction entre facteurs régionaux et facteurs externes, entre les intérêts des acteurs directement impliqués dans le conflit et une persistante et intense implication des acteurs externes. C’est ce qu’illustre aujourd’hui la perspective d’une action militaire d’Israël sur l’Iran à laquelle les Américains semblent de plus en plus prêter la main ( livraison des moyens nécessaires).
S’appuyant sur son monopole nucléaire qu’il entend conserver à tout prix face à l’Iran, Israël prépare une catastrophe commune qui liquide toute possibilité pour les deux Etats de vivre côte-à-côte. C’est le sens de l’accélération de sa politique de colonisation.La réaction négative d’Israël face au plan Abdallah confirme cette systématique fermeture à toute négociation mettant en cause le statu quo actuel.
La réponse palestinienne
Face à ces messages explicites de guerre, les Palestiniens ont répondu avec la résistance populaire non-violente par un message hautement politique en faisant connaître directement au monde à travers leurs actions médiatisées, la justesse à la fois de leur mode de lutte et de leurs revendications fondées sur le droit, sur l’égalité des droits dont celui à l’Etat ; Ils ont ainsi fait reconnaître par le monde entier leur légitimité d’avoir un Etat à eux à côté d’Israël et non pas l’élimination, nécessairement par la guerre, d’Israël en tant qu’Etat. Cette bataille, restée longtemps très minoritaire, s’étend très progressivement. Recommencée en 2005 (après l’Intifada de 1987), elle se situe aussi dans la longue durée face à un adversaire très puissant. Elle peut être défaite si elle se divise et si le soutien international s’affaiblit. L’alternative armée serait vite écrasée.
Ce qui signifie que le combat de l’AFPS doit continuer , comme elle le fait, à agir simultanément sur les urgences et à agir sur les facteurs longs comme la pression sur le pouvoir politique pour que celui-ci exerce la pression nécessaire pour empêcher la guerre et peser pour la solution politique fondée sur le droit. Pour la RPNV le soutien relève à la fois de l’urgence (contre la répression, y compris sur place) mais aussi de la longue durée, ce qui nécessite une organisation solide et forte.
L’urgence (la question des prisonniers) et la longue durée ( la lutte contre l’état de guerre et pour la solution politique, c’est-à-dire l’Etat libre et souverain de Palestine comme alternative à la guerre) se rejoignent en raison même de l’extrême tension actuelle qui peut à tout moment provoquer un drame majeur. C’est ce dont viennent de prendre conscience - mieux vaut tard que jamais – un nombre imposant d’anciens hauts responsables politiques d’Europe.
Les trois options
C’est à partir de ce point de vue que je partage plus que jamais l’analyse des trois « solutions » possibles telles que présentées par Maxime Rodinson en 1983 dans la revue Hérodote et par Elias Sanbar et Pierre Vidal-Naquet dans Le Monde du 16 décembre 2001.
On peut les résumer ainsi :
1) La colonisation va-t-elle aboutir à la conquête totale de la Palestine mandataire accompagnée de l’expulsion massive des Palestiniens, et devenir ainsi un fait accompli permanent ? En somme un Etat juif sur l’ensemble du territoire de la Palestine historique : Le Grand Israël.
Une variante de cette option pourrait survenir avec l’effondrement possible de l’Autorité Palestinienne qui amènerait Israël, puissance occupante, à prendre en charge, à « protéger », toute la population civile palestinienne. On se rapprocherait alors d’une logique d’apartheid.
2) A l’inverse c’est l’abolition de toute séquelle de la colonisation, c’est-à-dire de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat à prépondérance juive et par conséquent le départ massif des Israéliens vers les Etats-Unis ou l’Europe, en quelque sorte la liquidation de la collectivité juive de Palestine encadrée actuellement dans la structure de l’Etat israélien En somme un Etat arabe sur l’ensemble de la Palestine, une solution de type Afrique du Sud, « le moment sud-africain » tel que présenté par le concepteur et animateur de BDS, Omar Barghouti : « Mettre fin à la colonisation de toutes les terres arabes » : La Grande Palestine.
A la base de ces « solutions » il y a un postulat commun : c’est l’absence de reconnaissance réciproque, la fiction tragique selon laquelle pour que l’un puisse exister, l’autre doit disparaître.
3) C’est la solution de la coexistence, qu’elle prenne la forme de deux Etats séparés ou d’une fédération ou d’une confédération. Ce qui suppose que les minorités ethniques, nationales ou religieuses ne sauraient être soumises dans chaque Etat à la dictature de la majorité, ce qui rendrait illusoire toute garantie accordée, mais qu’elles doivent disposer d’une représentation politique propre dans un système fédéral. Deux principes fondamentaux doivent alors être respectés : l’égalité civique et la réciprocité.
Si cette troisième solution n’est pas adoptée on est ramené à la première ou à la deuxième solution.
qui chacune suppose un seul Etat ethnique. La première est pratiquement et politiquement impossible face à l’environnement régional et mondial.
La deuxième ne pourrait être éventuellement réalisée qu’au prix d’une longue lutte incertaine et impliquant des destructions massives de vies et de biens insupportables et transformant la Méditerranée en champ de ruines, liquidant les conditions d’une coexistence pacifique entre les deux peuples et maintenant un état de guerre permanente n’excluant pas le risque nucléaire.,
En réalité l’essentiel du débat porte sur les différentes options de la troisième solution. Ce qui suppose de repenser une nouvelle théorie et une nouvelle pratique de la coexistence. Il est clair , par exemple que les révolutions démocratiques arabes en particulier dans les pays voisins de la Palestine posent en termes nouveaux la question des rapports entre l’Etat démocratique palestinien et son voisinage arabe en marche vers la démocratie. (et la globalisation économique).
Cette nouveauté géopolitique qui, outre Israël, concerne les autres entités historico-politiques qui gravitent dans « l’espace palestinien » que sont la Jordanie et la Syrie, permet de penser et d’envisager la fin d’un tête-à-tête structurellement inégal entre Israël et la Palestine. Dans l’immédiat se pose donc le problème de l’avenir de la Syrie mais aussi de la monarchie jordanienne et de son possible renversement. Le problème du lien entre le futur Etat de Palestine et la Jordanie dont la population est majoritairement palestinienne est dans l’esprit de tous les acteurs, en Palestine bien sûr mais aussi en Israël et aux Etats-Unis. Il y aura inévitablement retour de l’option jordanienne dans un contexte complètement modifié par rapport à l’époque où les travaillistes israéliens la soutenaient... ( ce qui serait le cas si un nouveau pouvoir démocratique en Jordanie reposerait la question du lien entre la Cisjordanie et l’ex-Transjordanie...
C’est si vrai qu’aujourd’hui on assiste à une relance, soutenue par les Etats-Unis, du thème-mirage de la « paix économique » visant à impliquer des hommes d’affaires et personnalités politiques très variées de Jordanie, d’Israël et de Palestine, toujours pour contourner la question de l’Etat palestinien, de sa souveraineté et de ses frontières... La « diplomatie économique » que semble apprécier Laurent Fabius...
Parallèlement, Israël qui considère que son destin non seulement géographique, militaire et politique mais aussi spirituel est la Palestine, se trouve dans un défi qu’il semble incapable de relever : définir une identité juive susceptible de coexister dans l’avenir, sur un plan d’égalité avec un Moyen Orient essentiellement arabe et musulman.
Détruire l’Etat d’Israël ou coexistence avec un Israël post-sioniste
Le retour de l’idée d’un seul état arabe sur toute la Palestine s’explique par l’apparente impossibilité d’une coexistence égalitaire entre l’Etat de Palestine et l’Etat d’Israël. En particulier la volonté de se faire reconnaître comme Etat juif qui serait inévitablement discriminatoire, le refus de reconnaître le droit au retour, le refus de s’intégrer dans son espace géographique oriental et surtout de servir d’instrument politique et de destination de l’immigration des juifs du monde entier, plutôt que de servir d’expression politique de sa propre population, plus concrètement, la violence quotidienne multiforme exercée par l’armée d’occupation (prisons,check-points, arrachage d’oliviers, bombardements, blocus...) tout cela explique et justifie l’hostilité arabe à la politique coloniale et même à l’existence d’’Israël.
Si bien que, s’il est nécessaire de réclamer une coexistence basée sur la reconnaissance mutuelle des droits nationaux des deux peuples », il faut aussi rappeler qu’il ne s’agit pas ici d’un conflit originaire entre deux nations car Israël est une nation dont la formation même s’est insérée dans un processus de colonisation de la Palestine par le mouvement sioniste aux dépens du peuple arabe de Palestine. De plus cette colonisation s’est réalisée par le remplacement et l’expulsion de la population indigène. Cette nation a ainsi violé le droit des Arabes palestiniens à disposer d’eux-mêmes. En même temps une nation israélienne s’est constituée avec ses propres caractéristiques nationales (langue commune, économie séparée, idéologie nationaliste très articulée, ses mythes fondateurs etc...) avec une structure de classe capitaliste et les couches sociales correspondantes. Les masses israéliennes ne seront délivrées de l’influence du nationalisme exclusif et le remettront en cause que si les forces politiques démocratiques arabes en particulier palestiniennes ( comme le FDPLP de Nayef Hawatmeh en 1969) leur présentent une perspective de coexistence sans oppression nationale, c’est-à-dire dans le respect de leurs droits nationaux.
Cette situation issue d’un processus colonial peut être reconnue comme un fait établi mais à certaines conditions, c’est-à-dire par l’abandon de ses principales caractéristiques colonialistes. Par exemple l’appel à une immigration indéfinie de tous les Juifs du monde considéré comme une menace par les Arabes car devant entraîner une tendance constante à l’expansion et devrait donc être abandonné. Cela suppose un aménagement et même une remise en cause de la fameuse Loi du Retour et son remplacement par un contrôle de l’immigration qui serait essentiellement réservée aux cas de persécution antisémite avérée. Plus globalement, toutes les lois et règlements ayant pour objet d’exercer une discrimination envers les Palestiniens de l’intérieur (mesures d’apartheid ou non) et d’exproprier leurs terres doivent être abrogées et leurs victimes dédommagées. Cela passe aussi par la reconnaissance par Israël de sa responsabilité pour la Nakba et par l’application de la résolution 194 sur les droits des réfugiés
Certes, on ne peut concevoir dans un avenir proche l’abandon par Israël de toute l’idéologie sioniste et de ses corollaires pratiques mais il doit se situer dans une perspective post sioniste telle que définie par Abraham Burg ( c’est-à-dire considérer que le sionisme l’a emporté en 1948 mais que cette parenthèse historique liée à l’antisémitisme européen doit être fermée) et qui paraît la condition principale d’une issue pacifique à la situation crée par l’implantation sioniste. Toutes les forces anticolonialistes du monde doivent tout faire pour faciliter cette évolution en aidant non seulement les Palestino- Israéliens mais aussi les « Judéo-Israéliens » qui aujourd’hui, par exemple, demandent l’égalité civique entre Juifs et Arabes en Israël.
Il faut rappeler à cet égard que l’approbation par le parlement israélien de l’accord « d’Oslo 2 » avait représenté une première défaite idéologique et politique du rêve sioniste du « Grand Israël intègral » Ce qui entraîna une violente contre-offensive des adversaires d’Oslo avec à leur tête le Likoud de Nétanyahu, les colons religieux, Sharon et aussi Barak . On connaît la suite. De même l’admission de la Palestine à l’ONU constitue une défaite sérieuse du sionisme fondamentalement hostile à une coexistence égalitaire sous la forme d’un Etat souverain pour chacune des deux ethnies en présence sur la même terre. Pas d’alter ego...
Quelle coexistence possible entre Israël et le monde arabe ?
On le voit, une coexistence pacifique durable permettant un état de justice entre les deux nations
avec des garanties fermes et réciproques, suppose d’être accompagnée d’ une évolution profonde de la structure de l’Etat en Israël, un processus que Shlomo Sand appelle « un processus d’israélisation ouvert, adapté à tous les citoyens de l’Etat ». On se situe sur le temps long alors que le processus aurait dû être enclenché depuis Oslo et que c’est le contraire qui est arrivé.
En même temps la question de la coexistence ne se pose pas seulement entre le peuple palestinien et le peuple israélien, elle se pose pour les rapports entre Israël et les pays arabes voisins ou proches.
Les conditions d’une coexistence apaisée sont incontournables :
1) Le règlement de la question palestinienne sur la base du droit international.
2) Quitter les territoires arabes non palestiniens encore occupés (Golan, Liban).
3) Qu’Israël commence à cesser de vivre comme une espèce d’enclave « hors sol » et se positionne et se comporte comme un Etat oriental comme un autre (La levantinisation jadis dénoncée par Ben Gourion et par Moshé Dayan) au lieu de chercher à être rattaché exclusivement à toutes les structures de l’Occident ( OTAN, Union européenne., OCDE...)
4) Etre partie prenante au processus de coopération économique et politique au Moyen Orient
Cette dernière perspective est d’autant plus crédible que le monde arabe autour d’Israël, sans oublier la Turquie, marche vers la démocratie et qu’il représente pour le futur Etat palestinien un partenaire potentiel sérieux pour un avenir politique et économique commun..Cette perspective concerne en premier lieu l’Egypte ( à condition que son rapport avec la Palestine ne se limite à Gaza, comme le souhaite Israël) et la Syrie si la révolution démocratique l’emporte. Sans oublier la Jordanie dont l’avenir reste incertain.
Les transformations révolutionnaires que connaît le monde arabe, la réflexion ( accompagnée d’une confrontation avec le courant des Frères Musulmans) qui s’y développe en particulier au sein du mouvement populaire syrien, sur ses futures institutions politiques concernant en particulier le statut des minorités non arabes ( comme les Kurdes) ouvrent un nouvel horizon non seulement pour le futur mini-état palestinien (où la réflexion sur la question des institutions démocratiques est déjà ancienne et profonde) mais aussi pour l’avenir d’Israël et son intégration dans le Moyen Orient. Autodétermination ne signifie pas nécessairement séparation. La Palestine mais aussi Israël ne peuvent exister durablement en tant qu’entités séparées de leur hinterland. Le choix est le suivant : ou dépendre d’un soutien toujours réversible de puissances étrangères ou s’intégrer dans un ensemble régional.
Au total le problème de la Palestine (celui de son indépendance politique et celui de son développement) ne peut être résolu séparément des problèmes essentiels du Moyen Orient ni même de l’intégration d’Israël dans une fédération démocratique du Moyen Orient... En résumé la question israélo-palestinienne est fondamentalement une question méditerranéenne (Il suffit de songer à la question de l’eau...)
Tout cela se situe dans les temps longs, mais la solidarité urgente avec le peuple palestinien, si elle veut se situer contre une logique de guerre qui sera, tôt ou tard, de destruction massive, doit, à mon sens, se situer dans cette perspective qui sera celle de la recherche et de la mise en œuvre d’un modèle de développement social et écologique répondant aux besoins vitaux des sociétés arabes et aussi de la société israélienne. En raison de son histoire tragique et de sa maturité politique acquise dans sa longue lutte de libération, même si l’absence durable d’unité nationale montre une inquiétante régression, la Palestine peut être un élément moteur de cette invention d’un avenir de coexistence multiculturelle pacifique pour la Méditerranée. Le malheur c’est qu’Israël n’en veut pas, à commencer par la première étape, transitoire mais indispensable, que.doit être l’Etat palestinien souverain séparé. Il revient à la « communauté internationale » (Etats et sociétés civiles) de l’imposer par des moyens politiques.