Israël a donné de nouvelles assurances aux États-Unis concernant un frein à la colonisation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, à l’approche de la venue du président américain George W. Bush dans la région, a rapporté hier la radio militaire israélienne [1].
Les consignes de freiner la construction s’appliquent notamment à l’implantation de Maalé Adoumim, à l’est de Jérusalem, et au bloc de colonies d’Ariel dans le nord de la Cisjordanie, selon des responsables du ministère de l’Habitat, cités par la radio.
Le Premier ministre Ehud Olmert se serait notamment engagé à ce qu’Israël ne lance pas de nouveaux appels d’offres pour la construction de logements dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, en particulier à Har Homa (Jebel Abou Ghneim en arabe).
Toutefois, M. Olmert s’est refusé à geler des appels d’offres déjà publiés et en cours de réalisation dans ce quartier, considérant que Har Homa fait partie intégrante de son territoire, suite à l’annexion de Jérusalem-Est après sa conquête en 1967. Cette annexion n’a jamais reconnu par la communauté internationale.
Les promesses sur un relatif gel de la colonisation auraient été faites avant la visite du président américain George W. Bush début janvier, compte tenu du mécontentement de Washington devant la poursuite de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens ont fustigé ces dernières semaines la poursuite des programmes de construction dans les implantations, faisant valoir qu’elle créait des faits accomplis sur le terrain et qu’elle contredisait l’exigence d’un « gel des activités de colonisation » inclus dans la « feuille de route », le dernier plan de paix international, adopté en 2003, mais resté jusqu’à présent lettre morte. M. Olmert s’est efforcé de les rassurer sur ce point lors d’une rencontre jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas. La présidence du Conseil israélien a indiqué que « les deux parties sont convenues qu’aucune d’entre elles ne prendrait des mesures susceptibles de compromettre les chances d’aboutir à un accord final ». « Israël a pris des mesures pour tenir toutes ses obligations concernant la “feuille de route” », a déclaré à ce propos hier à l’AFP le porte parole du Premier ministre Mark Regev. En conséquence, il a été décidé selon lui de « ne pas construire de nouvelles implantations », de ne pas « élargir géographiquement les implantations existantes » ni « saisir des terres privées palestiniennes » et de « stopper les incitations financières » aux Israéliens désireux de s’installer dans des implantations en Cisjordanie.
Par ailleurs, selon Imemc,
la Ligue arabe condamne les projets d’expansion de la colonisation israélienne
Alors que les ministres des Affaires étrangères des pays arabes se préparent à une session extraordinaire sur les projets israéliens d’expansion des colonies, une condamnation très ferme de ce plan a été
émise par le secrétaire-général de la Ligue arabe.
"La construction de colonies par Israël va détruire tous les espoirs de paix”, a dit le Secrétaire-Général Amr Moussa samedi 29 décembre. Cette déclaration vient après la publication par des responsables israéliens du budget de l’an prochain qui inclut une grande partie destinée à l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Ces colonies sont illégales au regard du droit international, puisqu’elles impliquent le transfert de la population civile d’Israël sur des terres confisquées aux Palestiniens par l’armée israélienne.
Cependant, malgré la condamnation des Nations unies et de nombreuses nations, l’expansion des colonies s’est largement intensifiée depuis 1993.
On estime qu’il y a environ 500 000 Israéliens qui vivent actuellement dans des colonies illégales en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est.
Le projet du gouvernement israélien est de construire 300 nouvelles unités d’habitation à Har Homa près de Bethléem, et 1200 à Ma’ale Adumim , entre Jérusalem et Bethléem. De plus le gouvernement israélien vient d’approuver l’extension des colonies pour "accroissement naturel".
Parmi les colonies que le gouvernement considère, lui, comme illégales, seules 10 % environ risquent l’évacuation et on s’attend à ce que la plupart restent et s’étendent l’an prochain.
En réponse, l’Egypte, l’Arabie Saudite et la Ligue arabe ont appellé à cette "réunion d’urgence" où elles devraient s’accorder pour condanmner les actions israéliennes.
Les Palestiniens ont critiqué la Ligue pour son apparente incapacité à ne faire rien d’autre que des déclarations, et des personnalités politiques palestiniennes ont appellé la Ligue arabe à sanctionner Israël et à intensifier les pressions sur le gouvernement israélien afin qu’il modifie sa politique de colonisation.
Publié par Imemc, traduction : CL, Afps
http://www.imemc.org/article/52145