Un membre de la commission Winograd, qui avait enquêté sur les ratés de la guerre contre le Hezbollah au Liban en 2006, a regretté que son rapport final n’ait pas exigé la démission du Premier ministre Ehud Olmert, rapportait hier un journal israélien.
« J’étais certain que le Premier ministre démissionnerait. C’est étonnant que cela ne soit pas encore arrivé. C’est encore pire que mes pires cauchemars », a déclaré le professeur Yehezkel Dror à Ynet, l’édition en ligne du quotidien Yediot Aharonot. « Je regrette de ne pas avoir insisté pour que le rapport contienne une recommandation au gouvernement et à son chef de démissionner à la suite de l’enquête », a-t-il ajouté.
Dans son rapport définitif publié en janvier, la commission Winograd avait cloué l’armée israélienne au pilori pour ses échecs durant la guerre de 34 jours contre le Hezbollah, tout en se montrant plus indulgente pour M. Olmert. Lors des hostilités, l’armée n’a pas réussi à empêcher le Hezbollah de tirer 4 000 roquettes contre le nord d’Israël, contraignant un million d’habitants à se terrer dans les abris ou à fuir vers le Sud.
M. Dror a également estimé que M. Olmert n’était pas apte à prendre de décisions cruciales pour l’avenir d’Israël, mettant en doute la sincérité de ses ouvertures de paix envers les Palestiniens et la Syrie. « Pour prendre des décisions difficiles dans un pays démocratique – qu’il s’agisse de diviser Jérusalem ou évacuer des colonies – il faut être très fort », a-t-il dit.
« Mon avis personnel est connu : vu le manque de stratégie constaté durant le conflit au Liban, je ne laisserais pas le Premier ministre faire d’importants choix stratégiques à l’avenir », a-t-il ajouté.