Les Palestiniens soumettront mercredi au Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) un projet de résolution réclamant la fin, d’ici à deux ans, de l’occupation israélienne, a déclaré dimanche 14 décembre Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine.
Cette initiative, annoncée par le parti du président Mahmoud Abbas lors d’une réunion extraordinaire des ministres de la Ligue arabe samedi 29 novembre, risque pourtant de se heurter au veto américain. Washington s’oppose en effet à toute mesure unilatérale de la part des Palestiniens visant à obtenir des Nations unies la reconnaissance d’un Etat, jugeant qu’il doit être l’aboutissement de négociations de paix.
« Attaque diplomatique »
Le ministère israélien des affaires étrangères n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat cette annonce, qui a été faite alors que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rejeté une nouvelle fois dimanche l’idée d’un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est dans ces délais : « Nous sommes confrontés à la possibilité d’une attaque diplomatique, autrement dit d’une tentative de nous imposer par des décisions de l’ONU un retrait aux lignes [frontières] de 1967 dans un délai de deux ans », a affirmé Benyamin Nétanyahou, qui doit rencontrer lundi à Rome le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
M. Kerry, qui a commencé dimanche une visite de trois jours en Europe, va multiplier les entretiens sur l’initiative de pays européens visant à relancer à l’ONU le processus de paix israélo-palestinien. Il se rendra à Londres mardi pour rencontrer le chef des négociateurs palestiniens Saëb Erakat et le secrétaire général de la Ligue arabe, qui soutient le projet de résolution palestinien.
En cas d’échec du projet de résolution, l’Autorité palestinienne a annoncé qu’elle solliciterait son adhésion à diverses organisations internationales, dont la Cour pénale internationale (CPI) ; ce qui lui permettrait de demander des poursuites contre des responsables israéliens après les trois guerres meurtrières qui ont déchiré la bande de Gaza ces six dernières années.