Ni’lin, village de 5000 habitants au Nord Ouest de Ramallah lutte depuis 2006 contre le Mur et les colonies qui ont annexé la moitié de son territoire. Chaque vendredi, une manifestation populaire est organisée. L’armée israélienne fait de nombreuses incursions dans le village pour arrêter des militants qui organisent ou participent à ces manifestations.
Dans la nuit du 21 au 22 juin, peu après minuit, l’armée a installé un barrage à l’entrée du village avec 8 jeeps bloquant l’accès du village. Ahmad Abdullah Amireh, 35 ans, qui rentrait de Ramallah avec ses amis a été violemment appréhendé par les soldats et arrêté. On lui reprochait d’avoir participé à des manifestations considérées comme illégales par les autorités israéliennes.
Deux heures plus tard, dans la nuit, une soixantaine de soldats ont investi le village par le sud, du côté du Mur. Ils ont investi la maison d’Hassan Nafi, 23 ans, photographe, membre du comité populaire contre le Mur et ils l’ont arrêté également. Ils ont été transférés à la prison d’Ofer.
Lundi matin 25 juin, ils étaient toujours détenus.
Hassan qui a pu rencontrer un avocat, témoigne avoir été battu par les soldats qui lui ont jeté des pierres à la tête. Ils l’ont ensuite laissé sans eau ni nourriture pendant un jour et une nuit.
Les autorités voulaient lui faire signer un papier contenant une liste de noms de personnes qui sont supposées avoir participé à une manifestation, ce qu’il a refusé. Son avocat a demandé sa libération en tant que photographe. Cette libération ne pourra intervenir qu’après le versement d’une caution de 550 €. Cette somme est en cours de collecte auprès d’un réseau de soutien.
Quant à Ahmad, il doit passer en jugement mardi 26. S’il est libéré, ce sera également contre une caution.
Les habitants du village qui se battent depuis 2008 contre le Mur ont payé un lourd tribut.Cinq personnes ont été tuées par l’armée israélienne dont des enfants. Depuis cette date, 250 personnes ont été arrêtées pour participation à des manifestations « illégales » selon l’armée d’occupation alors qu’il s’agit de manifestations pacifiques.
Les arrestations ont lieu la nuit selon un scénario habituel : l’armée bloque toutes les sorties du village, investit les maisons après avoir posté des snipers en différents points.
Les autorités israéliennes cherchent à briser la résistance populaire non-violente contre le Mur en déclarant illégales les manifestations, en emprisonnant les leaders ( trois d’entre eux sont restés un an en prison) et en imposant de lourdes cautions.