L’image est arrivée avec une lettre adressée aux familles de victimes des attaques terroristes par le Premier ministre provisoire, Ehud Olmert, et le député, ministre du Travail et des Affaires sociales, Avraham Ravitz.
« Nous ne nous reposerons pas, et nous ne capitulerons pas, et nous continuerons à lutter et à travailler de toutes les façons pour notre droit à conserver l’Etat d’Israël. Les forces de Sécurité et le gouvernement d’Israël font tout leur possible pour empêcher une autre attaque et d’autres victimes » dit la lettre.
« Est-ce le cas ? » demande le Dr Nurit Elhanan-Peled au Premier ministre.
« Dernièrement, j’ai vu comment vous travailliez », écrit-elle à Olmert. « Il y a deux semaines, j’étais présente à l’inauguration d’un nouveau mouvement appelé ‘Les combattants pour la paix’, composé d’anciens combattants, israéliens et palestiniens, qui se sont unis pour former ce mouvement non violent et s’opposer à l’occupation et à l’oppression.
« La cérémonie se déroulait dans une cour de récréation à Anata, coupée en deux par la barrière de l’oppression et de l’occupation qui ne fait rien d’autre que d’inciter à la haine et au désir de vengeance. Pendant la construction de la barrière, des grenades de gaz lacrymogène ont été lancées à l’intérieur de l’immeuble, mais les enfants n’ont pas cédé et ils ont essayé de continuer leurs jeux dans la cour.
« Une semaine plus tôt, je m’étais rendue avec d’autres parents endeuillés à Hébron pour la paix ; j’ai vu les enfants encadrés de Baruch Marzel lancer des pierres dans les maisons palestiniennes ; j’ai vu les soldats utiliser leurs armes pour menacer les enfants palestiniens qui nous apportaient de l’eau et voulaient jouer un peu à l’extérieur de leurs maisons-prison. Marzel a conseillé aux soldats de nous faire sauter parce que nous étions des gauchistes, et son épouse nous maudissait pendant qu’un groupe de leur progéniture nous aspergeait de cailloux. Et ceci se produisait sous la garde attentive des soldats des Forces de défense israéliennes » écrit-elle.
« Le Jour du Souvenir, la nation juive s’incline à la mémoire de la victime assassinée » avait conclu Olmert dans sa lettre.
« Je m’incline également », répond Elhanan, « en mémoire des enfants palestiniens tués chaque jour, ‘conformément à la procédure’ ; en mémoire des victimes israéliennes dont la mort sous les attentats suicide est causées par des enfants désespérés par l’occupation et l’oppression ; en l’honneur des enfants qui ont peur d’aller à l’école, craignant les enfants de Marzel et d’autres de leur espèce ; en l’honneur des mères palestiniennes qui continuent d’aider leur famille après avoir perdu un père et un mari ; et en l’honneur des « Combattants pour la paix », qui après de longues années de souffrance dans les prisons ont trouvé la force et le courage de former un mouvement pour la paix ».