Maintenant le village compte une population de 18 100 Palestiniens qui ont pour beaucoup défilé auprès d’autres villages arabes voisins pour commémorer les morts de 1956. Les gens ont marché du centre du village jusqu’au site du mémorial et déposé des bougies pour les victimes. Les dirigeants du village ont fait des discours de commémoration.
Historique
De 1949 jusqu’à la fin 1966 la décision du gouvernement israélien fut de considérer ses citoyens palestiniens comme « hostiles ».
Tous les grands centres de population arabe furent gouvernés par des administrations militaires et divisés en 4 districts.
Sept villages arabes, dont Kafr Qasim, tous le long de la ligne verte, étaient considérés comme une menace importante d’infiltration. Les villages étaient régulièrement soumis à des patrouilles de la police des frontières (Magav) sous le commandement du Colonel Issachar Shadmi, commandant de brigade. Ces villages, où vivaient quelque 40 000 personnes, étaient appelés le District central.
Le 29 octobre 1956
Le jour du massacre, l’armée israélienne décida de placer les 7 villages le long de la ligne verte sous couvre-feu, appelé couvre-feu de guerre, de 5 h du soir à 6 h le matin suivant. Les soldats israéliens avaient l’ordre de tirer et d’abattre les villageois qui violeraient le couvre-feu.
Bien que les hommes de la police des frontières aient reçu l’ordre de leur commandant à 15 h 30, ils n’informèrent le maire de Kafr Qasim qu’environ une heure plus tard, ne laissant qu’un créneau de 30 minutes pour que les 400 villageois qui travaillaient dans leurs champs puissent rentrer.
Selon les rapports de la commission d’enquête israélienne, de 17 à 18 h 30 le 29 octobre 1956, la police des frontières tua par balles 49 villageois de Kafr Qasim qui essayaient de rentrer chez eux.
Parmi eux 23 enfants et une femme enceinte.
Les morts et les blessés furent laissés à leur sort pendant toute la nuit. Après la levée du couvre-feu les villageois amenèrent les blessés à l’hôpital et enterrèrent les morts dans une fosse commune.
Dans son témoignage pendant l’enquête, Jamal Farij, un survivant, dit que les soldats tirèrent sur les villageois sans sommation. Il rentrait au village dans un camion avec 28 passagers.
« Nous leur avons parlé. Nous avons demandé s’ils voulaient nos cartes d’identité. Non. Soudain l’un d’eux a dit : ’Abattez les ’ -et ils ont ouvert le feu, comme un barrage qui cède ».
Action légale
Huit soldats israéliens ont été accusés devant un tribunal israélien et déclarés coupables de meurtre. Les deux commandants de l’unité, Malinki and Dahan, furent condamnés à 17et 15 ans d’emprisonnement, peine réduite plus tard.
Le colonel Issachar Shadmi fut jugé et reconnu seulement coupable d’avoir prolongé le couvre-feu sans en avoir l’autorité. Il fut relâché après avoir payé une amende d’un cent israélien.
En novembre 1959, deux ans plus tard, les huit soldats condamnés furent relâchés sur ordre du Comité israélien pour la libération des prisonniers.
Malinki garda son grade militaire et fut ensuite promu au poste de responsable de la sécurité pour un centre de recherche nucléaire israélien top secret situé dans le Negev. Dahan fut nommé chef du département des « affaires arabes », un village palestinien conquis par Israël en 1948.
A l’époque de la création d’Israël en 1948, et des années plus tard, les soldats israéliens tuèrent par balles des centaines de civils palestiniens. Aucune action légale n’a été prise contre des dirigeants, commandants ou soldats israéliens pendant ce qu’on allait connaître comme la Nakba palestinienne.