Photo : Conférence de presse du président des Etats-Unis Donald Trump et du président d’Israël Benjamin Netanyahou, le 5 février 2025 © Maison Blanche
Le président américain Donald Trump a reçu Benjamin Netanyahu pour un dîner à la Maison Blanche lundi, alors qu’il faisait pression sur le Premier ministre israélien pour qu’il mette fin à la guerre dévastatrice à Gaza.
La troisième visite de Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant tirer parti de la dynamique créée par la récente trêve entre Israël et l’Iran.
« Je ne pense pas qu’il y ait d’obstacle. Je pense que les choses se passent très bien », a déclaré Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu’on lui a demandé ce qui empêchait un accord de paix.
Assis à l’opposé du dirigeant israélien à une longue table, Trump s’est également dit confiant que le Hamas était prêt à mettre fin au conflit à Gaza, qui entre dans son 22e mois.
« Ils veulent se rencontrer et ils veulent ce cessez-le-feu », a déclaré M. Trump aux journalistes à la Maison Blanche lorsqu’on lui a demandé si les affrontements impliquant des soldats israéliens risquaient de faire dérailler les négociations. Juste avant la réunion, des informations ont fait état d’une embuscade contre des troupes israéliennes dans la ville de Beit Hanoun, au nord de Gaza, au cours de laquelle 16 soldats israéliens ont été tués ou blessés, selon les médias israéliens.
La réunion a également eu lieu alors qu’Israël et le Hamas tenaient une deuxième journée de pourparlers indirects au Qatar sur un cessez-le-feu difficile à obtenir.
Netanyahu a quant à lui déclaré qu’il avait nominé Trump pour le prix Nobel de la paix - un objectif de longue date du président américain - en lui remettant une lettre qu’il avait envoyée au comité du prix.
« Il forge la paix au moment même où nous parlons, dans un pays, dans une région après l’autre », a déclaré Netanyahu.
« On s’en fiche »
Mais M. Netanyahu s’est montré plus prudent sur la paix avec les Palestiniens et a exclu la création d’un État palestinien à part entière, affirmant qu’Israël maintiendrait « toujours » son occupation de la bande de Gaza.
« Maintenant, les gens diront que ce n’est pas un État à part entière, que ce n’est pas un État. On s’en fiche », a déclaré M. Netanyahu.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés près de la Maison Blanche pendant la rencontre entre Trump et Netanyahu, scandant des slogans accusant le Premier ministre israélien de génocide. Netanyahu est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre.
Trump a fermement soutenu Netanyahu, allié clé des États-Unis, en apportant le soutien américain à Israël dans sa récente guerre contre l’Iran.
Mais dans le même temps, il a multiplié les appels à mettre fin à ce qu’il a qualifié d’« enfer » à Gaza. Trump a déclaré dimanche qu’il pensait qu’il y avait de « bonnes chances » qu’un accord soit conclu cette semaine.
« La priorité absolue du président au Moyen-Orient est actuellement de mettre fin à la guerre à Gaza et de libérer tous les otages », a déclaré Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison Blanche.
Mme Leavitt a ajouté que Trump souhaitait que le Hamas accepte « immédiatement » la proposition négociée par les États-Unis, après qu’Israël ait soutenu le plan de cessez-le-feu et de libération des otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens.
Le dernier cycle de négociations sur la guerre à Gaza a débuté dimanche à Doha, les représentants étant assis dans différentes salles du même bâtiment.
Les pourparlers de lundi se sont terminés sans « avancée notable », a déclaré à l’AFP un responsable palestinien proche des négociations. Les délégations du Hamas et d’Israël devaient reprendre les pourparlers plus tard.
Les massacres se poursuivent
À Gaza, l’agence de défense civile a déclaré que les forces israéliennes avaient tué au moins 12 personnes lundi, dont six dans une clinique accueillant des personnes déplacées par la guerre.
Sur les 251 otages pris par les militants palestiniens lors de l’attaque du Hamas en octobre 2023 qui a déclenché la guerre, 49 sont toujours détenus à Gaza, dont 27 qui, selon l’armée israélienne, sont morts.
La guerre a créé des conditions humanitaires désastreuses pour plus de deux millions de personnes dans la bande de Gaza.
L’attaque du Hamas en octobre 2023 a fait 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.
La campagne de représailles menée par Israël a tué au moins 57 523 personnes à Gaza, également pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas. L’ONU considère ces chiffres comme fiables.
Traduction : AFPS