Le directeur du Secours médical (MRS, Medical Relief Services) dans la ville de Nablus, le dr. Ghassan
Hamdan a déclaré hier, mercredi 19 avril, qu’il y a "un manque critique
de toutes sortes de médicaments, et notamment de ceux nécessaires aux
malades qui souffrent de surtension et de diabète.
Le Dr. Hamdan a précisé que les raisons de ce manque croissant de
médicaments est du au blocus imposé par l’armée sioniste sur Nablus
ainsi que le blocus financier contre l’Autorité palestinienne.
Le gouvernement israélien avait décidé il y a plus de mois de cesser
le transfert les fonds des taxes et impôts dûs à l’Autorité, qu’il
prélève des ouvriers et citoyens palestiniens. Israël a cessé de
transférer ces fonds suite à la formation du gouvernement palestinien
par le mouvement Hamas, qui a obtenu la victoire aux élections
législatives palestiniennes, Israël considérant l’autorité
palestinienne comme une "entité terroriste".
Les Etats-Unis et ensuite l’Union européenne ont emboîté le pas au
gouvernement israélien, arrêtant le transfert des aides financières à
l’Autorité palestinienne, qu’ils avaient promis auparavant.
Israël, les Etats-Unis et l’Europe exigent du Hamas la reconnaissance
d’Israël et des accords signés, ainsi que le refus de la violence,
avant d’étudier à nouveau le transfert des dûs et des aides.
Mais à Nablus, où la situation médicale se détériore, le dr. Hamdan
explique que "150 blessés, en majeure partie des mineurs de moins de 16
ans, ont été blessés par les forces de l’occupation, lors de leur
invasion il y a deux semaines. Ces blessures sont variées, allant des
graves au minimes. Hier encore, plus de dix jeunes et une jeune fille
ont été blessés lors des affrontements avec les forces israéliennes.
Pas un jour ne passe sans ces affrontements."
Il ajoute : "Nous avons deux cas de mort clinique, on a été
contraints de les faire mettre dans des hôpitaux israéliens, n’ayant
pas de place ici, pour les soigner".
Parmi les blessés, il y a cinq secouristes qui ont été visés par les
soldats de l’occupation lorsqu’ils transportaient les blessés. L’un des
secouristes souffre d’un état de paralysie grave avec perte de
perception". Le Dr. Hamdan a insisté sur le fait qu’"il n’y a eu aucun
répit depuis les deux dernières semaines de la présence de soldats
israéliens à Nablus".
Quiconque circule dans la ville réalise que la plupart des magasins
sont fermés, les Palestiniens préférant rester chez eux, à cause de la
situation sécuritaire, alors que les jeeps de l’armée sioniste ont pris
d’assaut les rues de la ville. De temps en temps, la sirène d’une
ambulance informe que des affrontements ont eu lieu dans la ville et
que des jeunes ont été blessés.
Le Dr. Hamdan déclare : "les soldats israéliens investissent
quotidiennement les maisons des Palestiniens, et notamment celles qui
donnent sur la ville ancienne, les rues principales. Ils les occupent,
détruisent ce qui s’y trouve, chassent leurs habitants ou les
rassemblent dans une seule pièce".
Il ajoute que l’invasion des forces
de l’occupation a détérioré la situation économique des Palestiniens,
considérant qu’Israël exécute une politique de "destruction délibérée
et systématique de la vie économique et sociale de la ville".
Il a expliqué que l’invasion israélienne "a été très dense ces
derniers jours, il y a eu de nombreuses arrestations, mais cela n’a
jamais réellement cessé depuis la grande invasion (en avril 2002)".
Il
a déclaré que les forces sionistes ont arrêté mercredi matin six
femmes, mères et épouses de militants et combattants palestiniens,
recherchés par les forces de l’occupation. Ces femmes se trouvaient
dans le camp de Huwwara, près de Nablus, et elles ont été libérées dans
l’après-midi.
Les femmes ont déclaré, après avoir été libérées, que l’armée leur
ont demandé de transmettre un message à leurs fils et époux, consistant
à se rendre sinon l’armée israélienne les exécutera.
Il faut rappeler que le premier ministre israélien Ehud Olmert a
dirigé une réunion sécuritaire mardi pour étudier la réponse
israélienne à l’opération de Tel Aviv. Parmi les décisions
prises, le resserrement du blocus contre les deux villes de Nablus et
de Jénine, au nord de la Cisjordanie, et l’exécution d’une large
campagne d’arrestations parmi les militants du mouvement du Jihad
islamique.