L’Association France Palestine Solidarité exprime sa grave préoccupation suite à la condamnation de Naji Tamimi, de Nabi Saleh en Cisjordanie, le 19 juin à une lourde peine d’un an d’emprisonnement et l’équivalent de 2000 euros d’amende pour avoir organisé des manifestations, déclarées illégales, contre la confiscation de terres et l’extension de colonies par Israël.
Aucune preuve matérielle n’a été présentée contre Naji Tamimi pendant son procès. Comme d’autres dirigeants de comités de résistance populaire, il a été poursuivi pour son rôle-clé dans l’organisation d’actions non-violentes. Comme eux, il a été condamné uniquement sur la base de témoignages extorqués à des mineurs arrêtés puis brutalisés. « La condamnation de Naji Tamimi est le résultat injuste d’un procès inique » a déclaré Taoufiq Tahani, membre du bureau national de l’AFPS . « Les autorités israéliennes interdisent de fait l’expression pacifique d’opinions politiques en détenant les militants de la résistance non-violente. » a-t-il ajouté.
A ce jour plus de la moitié des terres du village de Nabi Saleh a été spoliée pour le développement de la colonie d’Hallamish. La confiscations de terres et la colonisation sont interdites par la IVe Convention de Genève, ratifiée par Israël. Le droit des peuples occupés à résister à l’occupation, est lui garanti par le droit international.
Les Palestiniens de Nabi Saleh résistent en organisant des manifestations pacifiques. Le droit d’exprimer son opposition à l’injustice, le droit de s’organiser dans ce but, le droit de manifester pacifiquement relèvent des droits de l’Homme.
L’AFPS rappelle que, suite à la condamnation analogue d’Abdallah Abu Rahma de Bil’in, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait exprimé sa préoccupation que « cet emprisonnement vise à l’empêcher, ainsi que d’autres Palestiniens, d’exercer leur droit légitime à protester de manière non-violente contre l’existence des barrières de séparation ». Le 12 janvier 2011, la France avait appelé, par l’intermédiaire du Ministère des Affaires étrangères, « les autorités israéliennes à respecter le droit légitime des Palestiniens à manifester de façon non-violente. » Ces positions doivent être exprimées avec force et indignation concernant le cas de Naji Tamimi.
Celui qui organise des manifestations pacifiques contre les pratiques illégales d’un occupant est un défenseur des droits d’un peuple occupé et des droits de l’Homme. L’AFPS souligne le caractère injuste et inacceptable de la condamnation qui vient d’être infligée à Naji Tamimi, et appelle les responsables politiques et organisations concernés par la défense des droits de l’Homme à agir pour obtenir l’annulation de ce jugement inique de la justice militaire israélienne et la libération de Naji Tamimi.