Les manifestations pour la célébration du 20e anniversaire de la réunification allemande ont laissé entendre quelques murmures plus au moins audibles de Berlin. Comme un mur en cache forcément un autre, celui de Berlin a permis à ceux qui souffrent en silence sous le poids d’autres murs de se faire entendre en la circonstance.
C’est ce qu’a fait courageusement le célèbre chef d’orchestre israélo-argentin, Daniel Barenboïm, en qualifiant, hier, de « grave erreur » le mur de séparation érigé par Israël en Cisjordanie. « C’est une grave erreur qui a été commise », a déclaré le directeur musical du Staatsoper, l’ancien principal opéra de Berlin-Est, appelant au cours d’une conférence de presse à « en finir avec les murs mentaux et physiques qui existent encore dans le monde ».
Barenboïm a dit espérer voir tomber un jour ce mur de séparation érigé au Proche-Orient, « mais il faut que Dieu se dépêche un peu car je vais avoir 67 ans la semaine prochaine ». Selon lui, « la paix n’est pas d’un intérêt primordial » pour les acteurs du conflit israélo-palestinien qui « n’ont en tout cas pas réussi à convaincre le monde » du contraire. Ce cri du cœur et de la raison de Daniel Barenboïm n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque des Palestiniens ont abattu, hier, un pan du mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie occupée.
Murs et lamentations
L’opération a été menée par « quelques dizaines de Palestiniens » aidés par des activistes pro-palestiniens étrangers opposés à cette barrière, selon l’AFP. Mais ce geste symbolique a tôt fait de rameuter l’armée israélienne, qui a éloigné ces briseurs de murs d’un jour, signifiant que la chute est uniquement à Berlin (… ).