L’ensemble des habitants de la Palestine - qui comprend les
provinces de Jérusalem, de Naplouse, d’Akka - musulmans et chrétiens se sont associés et ont élu des représentants qui se sont rendus à Jérusalem pour y tenir une assemblée chargée de rechercher
la forme de gouvernement la meilleure pour ce pays [...]. Ils ont
décidé en tout premier lieu d’adresser à votre conférence suprême
une véhémente protestation contre ce qu’ils ont appris au sujet
d’une promesse que les sionistes auraient obtenue, par laquelle
notre pays deviendrait pour eux une patrie nationale (national home) ;
ils auraient l’intention d’y immigrer et de le coloniser.
Or nous-mêmes, musulmans et chrétiens réunis en députation,
nous sommes en vérité une nation arabe vivante, comme les autres
petites nations que les Alliés ont libérées. Nous sommes ici pour
refuser catégoriquement que soit prise pareille décision avant que
nous soyons consultés. Nous transmettons en effet à la Conférence
cette déclaration dictée par le péril que courraient les intérêts des
habitants de ce pays, musulmans et chrétiens qui forment la majorité absolue, au cas où se réaliserait l’immigration des sionistes dans
ce pays pour le coloniser et en faire leur patrie nationale.
Nous espérons que votre Conférence suprême ne prendra aucune décision concernant ce pays sans s’en tenir auparavant à nos désirs et
à nos voeux tels que nous les lui exposerons dans la suite.