Une Palestinienne hospitalisée vendredi après avoir inhalé des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation contre la barrière israélienne en Cisjordanie est décédée dans la nuit. La victime, Jawaher Abou Rahmah, âgée de 36 ans, était dans un état critique depuis vendredi après-midi. Elle devait être enterrée samedi en début d’après-midi.
Présentée par Israël comme une "clôture antiterroriste", la barrière, qui doit s’étendre à terme sur 723 km, est qualifiée de "mur de l’apartheid" par les Palestiniens. Aujourd’hui longue de 413 km, elle empiète sur la Cisjordanie et rend extrêmement problématique la création d’un Etat palestinien viable.
Les villages de Bilin et Nilin sont chaque semaine le théâtre de manifestations, qui réunissent Palestiniens et militants israéliens et internationaux, contre la barrière de séparation. Plusieurs Palestiniens ont été tués lors de ces rassemblements.
SON FRÈRE AVAIT TROUVÉ LA MORT DANS UN RASSEMBLEMENT SIMILAIRE
Le frère de la victime, Bassem Abou Rahmah, avait trouvé la mort après avoir été touché à la tête par un tir direct de grenade lacrymogène lors d’une manifestation similaire au même endroit le 17 avril 2009.
Un autre manifestant a été hospitalisé vendredi à Ramallah après avoir été touché au visage par une canette de gaz lacrymogène tirée par les soldats, selon les organisateurs de la manifestation.
Vendredi, l’armée israélienne avait annoncé avoir eu recours à "des moyens de dispersion" contre quelque 250 manifestants qui jetaient des pierres sur des soldats à Bilin. L’armée n’avait pas évoqué de blessé.
Vendredi, le Premier ministre palestinien, Salem Fayyad, s’est déplacé pour participer à la manifestation hebdomadaire. Des heurts avec les soldats israéliens ont éclaté à l’issue du rassemblement, qui réunissait plusieurs centaines de personnes.
Le ministère israélien de la Défense avait annoncé en février avoir entamé des travaux en vue de modifier le tracé de la barrière près de Bilin, pour se conformer à une décision de la Cour suprême israélienne jugeant qu’elle empiétait trop sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens.
Le ministère avait indiqué que les travaux dureraient probablement jusqu’à la fin 2010.
Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé cette barrière illégale et exigé son démantèlement, tout comme l’a fait ensuite l’Assemblée générale de l’ONU. Israël n’a pas tenu compte de ces demandes.