Des manifestants dans la ville de Gaza condamnent le meurtre de trois Palestiniens à Naplouse et critiquent l’AP pour sa coopération avec Israël en matière de sécurité.
Les factions palestiniennes de Gaza ont organisé une marche de deuil pour les trois Palestiniens tués par les forces israéliennes dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée. Les manifestants ont condamné les meurtres comme un "crime" et ont critiqué l’Autorité palestinienne (AP) pour sa coopération avec Israël en matière de sécurité.
Des dizaines de personnes ont participé à la marche dans le centre de la ville mercredi, un jour après que les forces israéliennes, à bord d’un véhicule civil, aient ouvert le feu sur une voiture dans le quartier al-Makhfieh de Naplouse, tuant trois Palestiniens identifiés comme étant Ashraf Mubaslat, Adham Mabrouka et Muhammad Dakhil.
Ismail Radwan, porte-parole du groupe palestinien Hamas, qui contrôle Gaza, a décrit ces meurtres comme s’ajoutant "au registre des crimes israéliens".
"Nous ne resterons pas silencieux et nous appelons notre peuple en Cisjordanie à continuer à résister à l’occupation sous toutes ses formes en réponse à ce crime", a-t-il déclaré à Al Jazeera lors de la marche.
Radwan a déclaré que la marche à Gaza montre l’unité du peuple palestinien, mais il a critiqué l’AP dirigée par le Fatah, qui administre certaines parties de la Cisjordanie et coopère avec Israël en matière de sécurité.
"Nous disons à l’Autorité palestinienne que cet incident est l’un des fruits de la politique de coordination sécuritaire et de rencontre avec les dirigeants de l’occupation", a déclaré Radwan.
"Il est temps de revoir cette politique, qui ne sert que l’occupation israélienne".
L’Autorité palestinienne a condamné ces meurtres en les qualifiant de "crime odieux" et a demandé une enquête internationale.
Certains participants à la marche ont critiqué la réunion, cette semaine, du Conseil central palestinien, deuxième organe décisionnel de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) - le représentant internationalement reconnu des Palestiniens - dirigé par le président de l’AP, Mahmoud Abbas.
La réunion de deux jours qui a débuté lundi a été boycottée par plusieurs factions palestiniennes, qui ont accusé le conseil de chercher à exclure d’autres groupes et de confier les postes de direction de l’AP à des fidèles d’Abbas.
"L’ennemi israélien a tué les trois martyrs avant même de rédiger la déclaration finale de la réunion du Conseil central de l’OLP", a déclaré à Al Jazeera Khaled al-Batsh, un membre haut placé du mouvement du Jihad islamique.
"Le seul moyen de dissuader l’ennemi israélien est la résistance, pas les négociations, et ce qui s’est passé hier le prouve."
Maher al-Afifi, l’un des manifestants, a condamné la communauté internationale pour ne pas avoir critiqué le "crime d’assassinat lâche" d’Israël et l’occupation au sens large.
"Chaque jour, il y a des attaques israéliennes par des soldats et des colons contre notre peuple en Cisjordanie", a-t-il déclaré.
"Les démolitions de maisons, les activités de colonisation se poursuivent sans retenue et dans le silence suspect de la communauté internationale."
Iyad Fanouna, un ancien prisonnier d’Israël libéré lors d’un accord d’échange en 2010, a déclaré à Al Jazeera qu’Israël ne pourrait pas saper la solidarité et l’unité palestiniennes.
"Nous sommes tous sous l’occupation israélienne, et nous sommes unis avec notre peuple à Naplouse dans cet incident douloureux", a-t-il déclaré.
Traduction : AFPS
Photo d’archive