La mobilisation ne faiblit pas. Près de neuf mois après sa libération, Mahmoud Sarsak, le footballeur palestinien détenu pendant trois ans par Israël et libéré en juillet dernier, après une grève de la faim de quatre-vingt-douze jours, effectue une tournée à travers le Vieux Continent. Son but : « Informer les Européens des violations que subissent les sportifs, les prisonniers et les enfants en Palestine, et faire pression auprès des responsables sportifs internationaux pour interdire la tenue de l’Euro des moins de vingt et un ans en Israël », au mois de juin.
Accompagné de Mohammed Alarabi, président du club des handicapés de Gaza, Sarsak parcourt en ce moment la France à l’invitation de plusieurs villes, clubs ou associations. « Le sport est encore plus fort que la politique pour éveiller les consciences », souligne ce jeune homme de vingt-cinq ans, arrêté « sans raison » par les forces israéliennes alors qu’il se rendait à une rencontre avec son équipe de Rafah. « Israël cherche à tuer l’espoir des sportifs palestiniens en les empêchant de pratiquer », indique-t-il en montrant des photos avant et après les bombardements de cinq des six structures sportives de Gaza. Le joueur, qui a demandé un rendez-vous avec le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, et la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, afin de les convaincre de faire pression sur l’UEFA, a eu la désagréable surprise de voir ses demandes ne pas aboutir. La FFF a d’abord indiqué que Noël Le Graët était « en vacances », puis son directeur de cabinet, Victoriano Melero, qui devait recevoir le footballeur, a annulé l’entretien par un mail laconique.
Quant au ministère, il joue la montre, et Philippe Novel, le chef de cabinet, est injoignable… « Déçu et indigné », Mahmoud Sarsak ne baisse pas les bras. À l’invitation du Parlement européen, il s’exprimera bientôt à Strasbourg.