« Je suis ma langue ». Telle était la façon dont Mahmoud Darwich définissait son identité. Gage de son arabité, cette langue partagée par l’ensemble des peuples arabes, n’a eu de cesse d’être à travers les poèmes de ce Palestinien longtemps exilé, un moyen de faire signifier son engagement au droit à la liberté. Un moyen également à travers des récitals devant des salles combles de perpétuer la tradition orale millénaire de la poésie arabe.
Nos deux invités, la chanteuse algérienne Souad Massi, qui dans son dernier album El Mutakallimun mettait en chanson les poètes pré et post-islamiques, et l’écrivain spécialiste et amoureux du Proche-Orient Mathias Enard, qui fait paraître avec Zeina Abirached une bande-dessinée Prendre refuge, nous parlent de cette figure poétique majeure du XXème siècle.
« C’est aussi surtout je crois un poète palestinien, c’est-à-dire que dix ans après sa mort il est impossible de ne pas replacer sa poésie et sa vie dans le contexte de l’histoire de la Palestine. Son œuvre s’ouvre comme ça, sur les feuilles d’olivier, sur un recueil qui s’appelle L’Amoureux de la Palestine. C’est avant tout je pense une grande voix palestinienne. » - Mathias Enard
« Mahmoud Darwich est pour moi la voix de la liberté. Une figure emblématique de la poésie palestinienne. J’ai toujours aimé sa plume, très touchée par son engagement. » - Souad Massi
Pour rendre hommage aux dix ans de la disparition du poète, l’Institut du monde arabe organise un festival "Les exils de Mahmoud Darwich" du 19 au 23 septembre. Le festival s’ouvre demain avec la projection à 20 heures du documentaire de Simone Bitton « Mahmoud Darwich. Et la terre, comme la langue… » réalisé en 1998.
Dans le cadre de la 13ème édition du Festival Arabesques de Montpellier, la chanteuse Souad Massi rendra hommage à Mahmoud Darwich dans un Récital de chansons et de poésie en son honneur le 23 septembre au Domaine d’O, au théâtre Jean-Claude Carrière.