Alors que des articles alarmistes fleurissent dans la presse israélienne après le renoncement (provisoire ? définitif ?) de Mahmoud Abbas (lire ici en anglais les extraits de son discours du 5 novembre sélectionnés par l’agence Reuter [1], le blog de Marc Lynch, sur le site de Foreign Policy [2], présente une toute autre analyse. Bonne nouvelle, écrit en substance ce dernier, mettant en avant trois éléments :
1) La fin de la téléologie du processus de paix, du processus pour le processus façon Dennis Ross pendant l’administration Clinton qui ne produit en fait que du statu quo.
2) Un électrochoc pour le Fatah, alors que Mahmoud Abbas, assisté par un ancien bras-droit de Farouk Qaddoumi, avait cadenassé la conférence de Bethléem au mois d’août au profit de la génération fondatrice. L’ “ami palestinien” de Barack Obama, Rachid Khalidi, appelle depuis longtemps de ses voeux l’émergence d’une nouvelle direction politique palestinienne [3]
3) Une remise en cause de la donnée devenue fondamentale qu’est la coupure entre Gaza et la Cisjordanie. Et la fin de l’illusion du modèle “la Cisjordanie d’abord” privilégié par l’administration Bush pendant Annapolis, puis ensuite par M. Obama.
On peut pronostiquer que M. Abbas retiré des affaires, les espoirs occidentaux se reporteraient alors sur les épaules du premier ministre Salam Fayyad, comme en témoigne cet éditorial du Washington Post [4], en dépit de l’absence de tout ancrage politique du concerné (un indépendant formé au FMI) comme l’avait montré son faible score (2,41% et deux sièges pour sa formation Troisième voie) aux élections de 2006 [5]. [6]