Tandis que les sources libanaises disent que ces mesures visent à protéger les Palestiniens, les sources palestiniennes accusent les Libanais de faire pression sur eux dans le contexte de cette nouvelle phase.
Les mesures se sont mises en place suite à des rapports relatant qu’un Palestinien avait été impliqué dans la tentative d’assassinat du ministre de la défense, Elias Murr.
Les Palestiniens qui entrent et sortent des camps doivent maintenant enregistrer leurs noms à des check-points militaires, même pendant la journée, ce qui provoque des embouteillages, alors que de telles procédures ne s’appliquaient auparavant que pendant la nuit, de 22 heures à 6 heures du matin.
Chaque réfugié est maintenant obligé d’attendre plus d’une heure pour entrer dans les camps. Les Libanais vivant dans la zone populaire de Taamir adjacent au camp, doivent également subir ces contrôles.
Ces contrôles ont incité les habitants de la région tant libanais que palestiniens à bloquer à l’aide de pneus en feu toutes les routes menant à Taamir et au camp. Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le check-point militaire et plusieurs jeunes hommes ont lancé des pierres et des bouteilles vides sur le check-point. Des douzaines de manifestants ont mis le feu à un poste de surveillance de l’armée tandis que l’armée leur demandait de s’exprimer à l’aide de moyens pacifiques.
A l’entrée du camp, des douzaines de combattants Kifah al-Mussalleh se sont rassemblés près du check-point.
Entre temps, les soldats portant des mitrailleuses et des fusils à lunette se sont positionnés sur les toits voisins.
De nombreuses réunions se sont tenues en moins de 36 heures entre les Palestiniens et l’armée dans les baraques Mohammad Zogheib à Sidon, avec le directeur des services de sécurité de l’armée dans le Sud, le Brigadier Général Abbas Ibrahim et une délégation des comités populaires palestiniens. Les Palestiniens ont été informé que la décision était irrévocable et ce pour protéger le camp et qu’il était préférable de se concentrer sur les moyens de trouver des solutions.
Auparavant, les factions palestiniennes ont tenu une réunion d’urgence au camp et ont discuté des moyens pour régler la situation en présence des partis politiques libanais.
Les participants à cette réunion ont discuté autour de deux options : soit une escalade et un rejet des mesures de sécurité, soit la possibilité réaliser plus de contacts pour résoudre le problème.
Après la réunion avec Ibrahim, les participants sont allés voir les check-points et sont tombés d’accord sur une solution qui soulagerait la circulation en ouvrant plusieurs voies d’entrée et de sortie dans la zone libanaise de Taamir ainsi que l’ouverture d’une autre voie séparée pour le contrôle des voitures.
Le maire de Sidon, Abdel-Rahman Bizri, qui a rencontré les manifestants dimanche, a dit qu’un millier de Libanais et de Palestiniens ne peuvent pas être assiégés et mis en accusation à cause d’une poignée de suspects.
Bizri a également dit que les mesures de sécurité ont accru la situation difficile des Palestiniens qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté.
La Députée de Sidon, Bahia Hariri a appelé, dans sa déclaration, à une coopération entre tous les partis afin d’alléger les mesures et a dénoncé la rébellion et ceux qui ont brûlé les pneus, décrivant cela comme étant une tentative pour créer le chaos.
Hariri a dit que l’armée ne peut pas être considérée comme responsable de la sécurité à moins qu’on ne « lui facilite sa tâche ».
« Nous connaissons la situation difficile des habitants d’Ain al-Hilweh, nous voulons trouver des solutions afin de faciliter leur vie de tous les jours, mais pas aux dépens des failles dans la sécurité » a-t-elle affirmé.