Ramallah, le 26 janvier 2021 — Les tirs des soldats israéliens ont tué un jeune Palestinien, âgé de 17 ans, mardi après-midi dan le Nord de la Cisjordanie occupée, après que l’adolescent a supposément tenté d’attaquer au couteau un soldat israélien à proximité.
Attallah Mohammad Harb Rayan, 17 ans, de Qawarat Bani Hassan, localité située au Sud-Ouest de la ville de Naplouse, a été mortellement atteint vers midi par les tirs des soldats israéliens au Carrefour de Hares près des colonies israéliennes illégales de Revava et Barqan, selon les renseignements recueillis par DCIP. Selon la radio de l’armée israélienne, des soldats israéliens ont tiré sur Attallah car il aurait été porteur d’un couteau et aurait supposément essayé d’attaquer un soldat israélien posté au carrefour.
« Les soldats israéliens recourent fréquemment à la force létale dans des circonstances que ne justifient pas le droit international », a déclaré Ayed Abu Eqtaish, Directeur du Programme de Compte-Rendu à DCIP. Les enfants suspectés d’avoir commis des actes criminels doivent être appréhendés conformément au droit international et bénéficier d’une procédure conforme au droit ».
En vertu du droit international, la force létale intentionnelle ne peut être justifiée que dans le circonstances où existe une menace directe de mort ou de blessure. Cependant, les enquêtes ainsi que les preuves recueillies par DCIP suggèrent de façon constante que les soldats israéliens font usage de la force létale contre les enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent équivaloir à des assassinats extra-judiciaires ou délibérés.
Attallah est le premier enfant palestinien tué en 2021 par les les forces israéliennes. En 2020, les forces israéliennes ont tué neuf enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, Jérusalem-Est comprise, et dans la Bande de Gaza, dont six ont été tués par des tirs à balles réelles, selon les renseignements recueillis par DCIP.
Les soldats israéliens ont tué Mahmoud Omar Sadeq Kmail, âgé de 17 ans, le 22 décembre, après qu’il a supposément tiré sur des soldats de la police des frontières, formation paramilitaire israélienne, dans la Vieille Ville de Jérusalem-Est occupée. Le 4 décembre, les tirs des soldats israéliens ont tué Ali Ayman Saleh Abu Alia, âgé de 15 ans, à Al-Mughayyir, village au Nord-Est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Ali ne représentait aucun danger pour les soldats israéliens au moment où il a été tué, selon les renseignements recueillis par DCIP. L’armée israélienne a, selon certaines informations, ouvert une enquête sur l’assassinat d’Ali à la suite de la condamnation internationale de l’assassinat.
Les forces israéliennes sont rarement tenues pour responsables des graves violations à l’encontre des enfants palestiniens, parmi lesquelles les assassinats illégaux et l’usage excessif de la force. Selon Yesh Din, association israélienne des droits de l’homme, environ 80% des plaintes déposées par des Palestiniens auprès des autorités israéliennes, pour des présomptions de violations et de préjudices perpétrés par des soldats israéliens en 2017 et 2018, ont été classées sans qu’une enquête pénale ait été ouverte. Sur les plaintes pour lesquelles une enquête pénale a été ouverte, trois incidents seulement (3,2 %) ont été suivis d’une mise en accusation. Globalement, les chances qu’une plainte entraîne la mise en accusation d’un soldat israélien pour des violences, comprenant des assassinats, ou d’autres préjudices, est de 0,7 %, selon Yesh Din.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS