Photo : Des prisonniers administratifs palestiniens détenus par Israël - Source btselem
Les mesures souhaitées par le ministre israélien de la sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, pourraient conduire à une « explosion » dans les prisons, a averti un groupe de défense des détenus palestiniens.
Le Club des prisonniers palestiniens (CPP) a déclaré dans un communiqué que M. Ben-Gvir essayait d’utiliser tous les moyens pour affecter la vie des Palestiniens dans les prisons.
Lors d’une réunion du cabinet, le ministre a demandé qu’il soit interdit aux prisonniers de sécurité [1] de regarder la télévision.
Il a également déclaré que les détenus ne devraient plus être affectés en fonction de leur appartenance à une organisation, ce qui signifie que les prisonniers membres de différentes factions palestiniennes devraient vivre dans une même cellule, a rapporté mardi la chaîne publique israélienne Kan.
« Les mesures préconisées par le ministre fasciste Ben-Gvir, notamment en ce qui concerne l’ingérence dans les structures organisationnelles des prisonniers, conduiront à une explosion de la situation dans les prisons et à une intensification des affrontements », a déclaré le CPP.
Le ministre Ben-Gvir a annoncé ces mesures drastiques environ deux semaines après avoir visité deux prisons, à la suite de quoi des « opérations de répression » ont eu lieu dans plusieurs sections de l’une d’entre elles, a ajouté le Comité de protection des prisonniers.
« Nous parlons ici de mesures extrêmement dangereuses qui pourraient déclencher une guerre entre les factions palestiniennes de Gaza, de Cisjordanie et du Sud-Liban », ont déclaré des responsables de la sécurité israélienne, selon le journal Kan.
Le CPP a déclaré que les structures organisationnelles des prisonniers étaient la base de la gestion par les détenus de leur vie quotidienne.
Le groupe de défense a déclaré que depuis que le gouvernement israélien d’extrême droite est arrivé au pouvoir, il a cherché à imposer une « nouvelle réalité » dans ses prisons.
En février, le mouvement des prisonniers s’est livré à des actes de désobéissance contre les mesures prises par M. Ben-Gvir.
La rébellion s’est terminée après plus d’un mois avec quelques concessions faites aux prisonniers.
Il y a 5 100 Palestiniens emprisonnés par Israël, dont 1 200 en « détention administrative », selon les chiffres de l’association de défense des droits des prisonniers Addameer.
Les détenus administratifs n’ont fait l’objet d’aucune inculpation, n’ont pas été jugés et ne peuvent, pas plus que leurs avocats, prendre connaissance des éléments de preuve retenus contre eux.
Les ordres de détention durent généralement de trois à six mois et peuvent être renouvelés indéfiniment.
The New Arab a contacté l’ambassade d’Israël à Londres pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse à ce sujet avant la publication de l’article.
Traduit par : AFPS