Les Arabes se rendront bien à Annapolis, mais pas pour faire de la figuration, a affirmé le Prince Saoud al-Fayçal. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a précisé que le royaume avait hésité avant d’accepter de se rendre aux Etats-Unis, conformément au consensus des autres pays arabes.
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Il a toutefois précisé qu’il ne se rendait pas à Annapolis « pour assister à une représentation théâtrale ni pour serrer les mains d’officiels israéliens ». De son côté, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a indiqué que l’objectif de la participation arabe était de chercher une solution globale aux conflits du Proche-Orient, et non de simplement aborder la question palestinienne.
Reste l’inconnue syrienne. Damas a exigé que la question du Golan occupé par Israel fasse partie d’Annapolis. Son chef de la diplomatie a indiqué que la Syrie avait reçu deux réponses positives, mais Damas n’a toujours pas donné son accord. La Syrie veut voir quelle place sera donnée à cette question du Golan par la conférence patronnée par les Etats-Unis. [2]
L’inconnue syrienne
Damas estime finalement avoir eu gain de cause. Le plateau du Golan fera bien partie des discussions à Annapolis, mais la Syrie maintient toujours le suspens sur son éventuelle participation. Le chef de la diplomatie, Wallid al-Moallem, a déclaré que son pays prendrait sa décision après avoir reçu et examiné le programme en détail.
La presse syrienne a jusqu’ici adopté un ton farouchement hostile à la conférence qualifiée d’opération de relations publiques israélo-américaines. La Syrie pourrait donc en dernière minute accepter de se rendre à Annapolis, sans toutefois se faire d’illusions car elle se cantonne depuis le début de l’automne dans son scepticisme vis-à-vis d’une réunion qui selon Damas ne s’attaquera pas aux problèmes de fond.
Sa participation viserait donc à ménager les susceptibilités américaines car la Syrie cherche à gagner du temps, dans l’attente du départ des néoconservateurs et de l’arrivée des démocrates à la Maison Blanche.