5 ans après le début de la deuxième Intifada, déclenchée, sur fond d’occupation insupportable, par la provocation du général Sharon à Jérusalem, et après le très médiatisé « désengagement de Gaza » qui devait donner une image aseptisée de Sharon et ses complices, la réalité de la stratégie coloniale israélienne est criante.
Depuis le week-end, les bombardements sur Gaza ou les arrestations en Cisjordanie ont voulu à la fois terroriser la population palestinienne et décimer les dirigeants de la résistance.
Aujourd’hui encore, deux résistants et un gamin ont été abattus à Naplouse, dans les camps de réfugiés d’Askar et Balata. Hier c’est à Jénine que les forces d’occupation abattaient trois militants.
L’agence de presse Maan rapporte que l’armée israélienne, avec plusieurs véhicules blindés et des jeeps, a envahi le camp d’Askar ce matin vendredi 30 septembre et a tiré sur les habitants du camp qui s’opposaient à eux avec des balles réelles et des balles en caoutchouc.
Un enfant, Adi Khaled Tantawi, 13 ans, est mort à l’hôpital d’une blessure au coeur.
Les soldats ont imposé le bouclage du camp.
Plus tôt c’est à Balata, un autre camp de réfugiés de Naplouse, que les soldats ont assassiné deux combattants de la résistance et en ont blessé deux autres, après avoir encerclé et envahi le camp.
Les deux militants des Brigades al-Aqsa qui ont été assassinés sont Al Teerawi et Jamal Jeremy.
Toujours ce vendredi les soldats israéliens qui répriment violemment depuis des semaines les manifestations pacifiques qui à Bil’in, près de Ramallah, s’élèvent contre la construction du mur d’annexion, ont interdit aux villageois d’accéder aux oliveraies pour la récolte des olives qui commence en Palestine. A Bil’in 60 % des oliviers vont se trouver annexés par le mur et les fermiers ne pourront plus accéder à leurs terres.
Ces exactions militaires, comme les attaques et les arrestations à Hébron, s’accompagnent de provocations politiques.
Le 28 septembre, 5 ans après la provocation de Sharon sur l’Esplanade des Mosquées, Eyad Arad, un important conseiller en stratégie du Premier Ministre israélien, a déclaré qu’Israël pourrait annexer la Cisjordanie si l’impasse avec les Palestiniens durait (sic). « Israël pourrait décider de l’unilatéralime comme politique et fixer comme il l’entend les frontières d’Israël ».
Mofaz, Ministre de la Défense, ancien chef d’état major , disait la veille que le Golan resterait israélien « pour toujours ».
Dans le même temps, alors que les Palestiniens en Cisjordanie votent aux municipales où le Fatah obtient une quasi victoire et le Hamas ne fait que 24% des voix, les Palestiniens d’Israël commémorent l’assassinat de 13 d’entre eux en 2000.
Alors les manifestations en soutien aux Palestiniens de l’autre côté de la Ligne verte, soumis à une répression terrible qui fit des dizaines de morts en quelques jours, furent arrêtées dans le sang. L’armée israélienne tirait sur ses citoyens non juifs. Des manifestations se sont déroulées aujourd’hui en Israël en hommage aux Palestiniens tombés sous les balles israéliennes, aux 18 autres Palestiniens d’Israël assassinés depuis, et pour demander justice à l’Etat israélien.
Et l’on n’entend que le silence de la communauté internationale et de la France ( qui avaient tant vanté le courage politique de Sharon quand il "quittait" Gaza), signe honteux de leur lacheté politique et humaine.