Des étudiants palestiniens et israéliens, y compris des Palestiniens israéliens, ont été rejoints par des activistes de la solidarité internationale. Le checkpoint d’Atara est situé sur la route menant à l’université de Bir Zeit, au nord du village de Bir Zeit.
Avant la manifestation, la police des frontières israélienne avait établi un cordon de sécurité autour du secteur devant le checkpoint. La manifestation a commencé par des chants. Les étudiants palestiniens, israéliens et internationaux, ainsi que les Anarchistes Contre le Mur chantaient : "Rouge, Bleu, Vert, Blanc, la Palestine va se battre !" en anglais et "Refuse" en Hébreu [1].
Le dernier slogan reflète la popularité croissante du mouvement des Refusniks parmi la jeunesse israélienne qui refuse la conscription dans les forces de l’occupation israélienne pour servir en Palestine occupée.
Peu après, les étudiants palestiniens de l’Université d’Al-Quds et de l’Université de Bir Zeit sont arrivés.
L’atmosphère était celle d’une résistance festive. Les manifestants ont chanté des chansons révolutionnaires palestiniennes et les Palestiniens, les Israéliens, et les internationaux ont dansé devant les policiers des frontières qui sont apparus plutôt comme des invités boudeurs à une fête et non comme une force d’occupation militaire.
Le message général de la manifestation était : "Fin à l’Occupation. Cette fois-ci, c’est la dernière."
L’appel pour avancer vers le checkpoint a été donné.
Immédiatement après, un commandant israélien a présenté au coordinateur de l’ISM, Abdullah Abu Rahme, un ordre qui déclarait apparemment que le secteur était une zone militaire fermée, et que la présence des manifestants était interdite.
Le commandant a alors essayé d’annoncer sur un haut-parleur que la foule avait dix minutes pour se disperser. Son appel a été couvert par les sifflets et les huées de la foule.
Il y a eu relativement peu de violence. Seul, un manifestant israélien a été poussé par un policier des frontières.
À un moment, plusieurs taxis transportant des passagers ont été coincés derrière les manifestants. Les conducteurs ont demandé à la foule de faire de la place pour qu’ils puissent passer, et c’est ce qu’ont fait les manifestants. Cependant, les militaires ont refusé de laisser les taxis franchir le checkpoint, faisant porter la responsabilité de cette décision sur les manifestants.
Les Palestiniens présents ont choisi de ne pas laisser cette tournure des évènements décourager la suite de la manifestations. Ils ont commencé à crier : "Ce ne sont pas les manifestants mais le checkpoint et l’occupation qui empêchent les taxis de passer."
La manifestation s’est poursuivie ainsi et cela a débouché sur une impasse. Les manifestants n’arrivaient pas à casser la ligne des soldats et les forces d’occupation israéliennes n’étaient pas capables de disperser la foule de manifestants.
L’esprit de solidarité apparaissait clairement dans l’unité montrée par les manifestants qui venaient de différents milieux mais collaboraient étroitement ensemble.