Les enfants jouaient le rôle des jeunes Palestiniens qui jettent des pierres contre l’armée d’occupation, et ils essayaient de sauver le “type blessé » sur lequel les soldats avaient tiré, qu’ils avaient blessé et kidnappé.
Ce sont des enfants, 10, 11 ans au plus, la mémoire pleine d’images des martyrs, de civils blessés, de soldats qui tirent, qui tuent et rasent les maisons ; ils représentent une part importante du combat continu des Palestiniens contre l’occupation .
Si nous essayons de comparer les jeux des enfants israéliens à ceux des enfants palestiniens, nous trouverons une différence claire et significative.
Les enfants palestiniens jouent à des jeux de « libération », de « manifestation », de « protestation », on les voit qui cherchent l’ « ennemi » et tentent de le « détruire » alors que dans le même temps les enfants israéliens jouent à des jeux calmes et amusants sur l’ordinateur dans leurs belles maisons confortables.
Si l’on va à Jérusalem, dans la partie orientale arabe qui est complètement sous le contrôle et l’autorité des Israéliens et dans la partie occidentale juive israélienne, on ne peut manquer de constater la différence.
Le gouvernement israélien et la municipalité de Jérusalem font en sorte que tout ce dont ont besoin les habitants de Jérusalem-ouest soit disponible : des lieux de détente, des clubs, des jardins publics, des magasins, des centres commerciaux, alors que si l’on va vers l’Est, on voit la pauvreté et des gosses qui jouent dans la rue parce qu’ils n’ont nulle part où aller sinon.
J’ai demandé à un des enfants palestiniens de Jérusalem-est : “Pourquoi tu joues dans la rue ? » Sa réponse a fusé : « Où voulez vous qu’on joue, où on peut aller ? On n’a pas de terrain de jeux, on n’a pas de jardins ou d’endroits pour s’amuser ».
Ce n’est qu’un enfant, il veut tout simplement jouer et s’amuser, il n’est même pas conscient des dangers de la rue, mais ce problème ne paraît pas important à la municipalité de Jérusalem qui procure déjà aux enfants juifs tout ce dont ils ont besoin, sans même qu’on le lui demande.
La municipalité dépense des millions pour améliorer les lieux publics de Jérusalem-ouest, mais quand il s’agit d’améliorer l’Est, "le budget ne sera pas suffisant" dit la même municipalité qui aura assez d’argent pour dépenser des millions à l’Ouest.
Les enfants palestiniens, comme tous les enfants du monde doivent se voir reconnaitre leurs droits : d’avoir une enfance, de jouer et étudier.
Comment la nouvelle génération pourra-t-elle grandir dans des principes d’égalité et de coexistence quand ils voient que les enfants juifs, qui vivent de l’autre côté de la même ville, disposent de tout ce qu’il leur faut, avec leurs jardins, leurs cinémas,leurs lieux de loisirs, alors que tout ce dont disposent les enfants palestiniens, c’est la rue ?
Quand on sème la discrimination, on récolte inévitablement la haine, et la question demeure "Quel genre de démocratie est-ce donc ? Quelle égalité ?"