L’usine s’appelle Ghishori for Paints and Agricultural pesticides et a été contruite sur un terrain de 22 dunums confisqué par les Forces d’Occupation Israélienne à la famille Abu Sham’a de Tulkarem.
Interprétant cela comme un précédent, les colons ont utilisé les environs de l’usine pour établir plusieurs autres usines, en tirant profit d’un certain nombre d’avantages dont :
– La proximité de la Ligne Verte et d’autres villes à
l’intérieur d’Israël (La ville de Netaniya n’est qu’à 12 km)
– La disponibilité d’une main d’oeuvre non organisée à bas prix qui ne bénéficie pas du droit des travailleurs comme en Israël.
– La législation du travail israélienne ne s’applique pas à la région.
– Les investisseurs israéliens bénéficient d’exemption de taxes dans cette région.
En conséquence, un grand nombre d’usines se sont installées, en particulier après les Accords d’Oslo en 1993.
Pour l’instant, il y a 8 usines construites sur une surface de 200 dunums (1 dunum = 1000 mètres carré), des terres connues comme étant les plus fertiles du Gouvernorat de Tulkarem.
Ci-dessous, la liste de ces usines :
– 1. Ghishori, une fabrique de peinture et de pesticides agricoles qui emploie 50 ouvriers palestiniens.
– 2. Une usine de plastique qui emploie 16 ouvriers palestiniens.
– 3. Une fabrique de carton qui emploie 20 ouvriers palestiniens.
– 4. Yamit, une usine de filtres agricoles qui emploie 70 ouvriers palestiniens.
– 5. Une usine de remplissage de bombonnes de gaz qui emploie 50 ouvriers palestiniens.
– 6. Une usine de textile qui emploie 30 ouvriers palestiniens.
– 7. Une menuiserie qui emploie 20 ouvriers palestiniens.
– 8. Une usine de caissons électroniques où travaillent actuellement 15 Palestiniens.
Absence de législation du travail
Les ouvriers palestiniens dans cette zone travaillent conformément à la législation du travail jordanienne publiée en 1964 puisqu’ils travaillent à l’extérieur de la Ligne Verte (dans les territoires occupés).
En tant que tels, ils gagnent moins que le salaire minimum
israélien, sans parler des cas d’exploitation par les fournisseurs d’emploi palestiniens et israéliens.
D’ailleurs, une forte hausse du nombre de cas de maladies chez ces ouvriers a été enregistrée récemment, dont le cancer, des infections pulmonaires et des problèmes de vision dus aux heures prolongées passées dans ces usines, en particulier dans l’usine de gaz.
Pollution environnementale
Les émissions de gaz et d’autres polluants produites par ces usines ont un effet nocif sur l’air et sur les Palestiniens vivant près de ces usines dans 50 maisons.
La maison la plus proche de ces usines est la maison de M. Adeeb Mohammad Awad (52 ans) qui est située à seulement 24 mètres de l’usine Ghishori. Il est atteint d’infections aux yeux et aux poumons ainsi que d’un cancer de la peau dû à son exposition aux polluants provenant de l’usine.
En outre, les statistiques fournies par le Ministère palestinien de la Santé ont indiqué que les émissions de gaz provenant de ces usines ont des niveaux élevés d’oxyde de carbone et d’autres particules toxiques qui peuvent poser des problèmes de respiration et de peau.
Une autre étude préparée par un étudiant de l’université an- Najah a indiqué que 77% des Palestiniens vivant à proximité des usines s’étaient rendus dans des cliniques spécialisées en raison des polluants émis par ces usines.
D’ailleurs, les eaux usées émanant de ces usines sont un élément important qui contribue à l’apauvrissement du sol fertile et des plantes. Il a été signalé que plus de 300 dunums de terres agricoles fertiles ont été totalement pollués alors que la salinité du sol augmentait considérablement en raison de la teneur élevée en sel de ces eaux usées.
Ci-dessous, plusieurs exemples des cas médicaux :
– M. Yousef Al Sharshir, 43 ans, vit près de la Zone
industrielle. Il a un cancer depuis plus d’un an maintenant. Quant aux 11 autres membres de sa famille, ils sont tous affectés par des maladies de peau, de l’asthme et des problèmes de vision.
– M. Tayyem Abu Rabee’, 35 ans, est un fermier chez qui on a récemment diagnostiqué un cancer en raison des eaux usées de l’usine qui ont pollué sa ferme.