Les dirigeants palestiniens vont proposer à la communauté internationale, avec l’appui de la Ligue arabe, une nouvelle formule de pourparlers de paix avec Israël, sur une période de six mois assortie d’un gel de la colonisation, a indiqué lundi 10 décembre le négociateur Saëb Erakat.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a proposé, lors d’une réunion arabe à Doha dimanche, "un mécanisme fixant un délai de six mois, pendant lesquels la colonisation serait arrêtée, et Israël entrerait dans des négociations sur ce qui a été convenu", notamment les lignes de 1967 comme base de discussions, selon l’agence officielle WAFA.
Un comité de la Ligue arabe a été formé "pour établir un plan d’action à la fin du mois" de décembre, et se rendra ensuite dans les grandes capitales pour "déterminer s’il y a une chance pour un processus de paix et sur quels principes", a déclaré M. Erakat à la radio officielle Voix de la Palestine.
Israël veut des négociations "sans condition préalable"
Parmi ces principes figurent la référence aux lignes de 1967, "la nécessité de relancer les négociations à partir du point où elles se sont arrêtées, et non pas de zéro comme le veut [le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou", ainsi qu’un "calendrier de six mois pour parvenir à un accord sur toutes les questions de statut final", a-t-il indiqué.
La tenue de ces pourparlers devrait coïncider avec un gel de la colonisation israélienne et la libération des Palestiniens détenus par Israël, a ajouté M. Erakat. Les pourparlers de paix sont bloqués officiellement depuis septembre 2010. Mahmoud Abbas réclame pour les reprendre l’arrêt de la colonisation israélienne et la reconnaissance des lignes antérieures à la guerre de juin 1967 comme base des discussions.
Le gouvernement israélien rejette ces revendications et dit vouloir des négociations "sans condition préalable", en leur fixant pour objectif la reconnaissance d’Israël comme "Etat du peuple juif" et le maintien sous son contrôle d’une partie des territoires occupés du futur Etat palestinien.
L’Union européenne "fermement opposée" aux nouvelles colonies
L’Union européenne s’est dite lundi "consternée et fermement opposée" aux projets de nouvelles colonies israéliennes, en particulier dans la zone E1, qui compromettent selon elle la viabilité d’un Etat palestinien.
Le projet israélien compromettrait la viabilité d’un futur Etat palestinien, et "minerait gravement les perspectives d’une solution négociée au conflit" israélo-palestinien, jugent les ministres européens. L’ambassadeur d’Israël auprès de l’UE avait été convoqué la semaine dernière à ce sujet à Bruxelles, une procédure exceptionnelle.
"Ce que les Israéliens ont fait, à propos de la zone E1, a vraiment fait évoluer les opinions au sein de l’Union européenne", a estimé le ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt, en référence aux clivages traditionnels entre pays pro-israéliens (notamment la République tchèque, les Pays-Bas et l’Allemagne) et les autres plus sensibles à la cause palestinienne. Etendre la zone E1 "pourrait également comprendre des transferts de population civile", remarque l’UE, qui promet de "suivre de près la situation et ses implications plus larges, et agir en conséquence".