Et l’enfer, les Palestiniens le connaissent parfaitement dans leur face à face avec l’occupant israélien. Voilà en fait une situation qui, par la magie du verbe, tend à être gommée pour ne laisser place qu’aux « attaques palestiniennes » et aux « représailles israéliennes ».
Cela est dit de la manière la plus sérieuse qui soit. Une réalité qui est falsifiée, mais elle n’a pas empêché les Palestiniens de poursuivre leur résistance.
Même l’ONU quand il lui arrive de réagir, car c’est de moins en moins le cas, en est à mettre dos à dos Palestiniens et Israéliens. Il n’est donc pas étonnant dans de telles conditions qu’un déluge de feu s’abatte sur Ghaza et que l’ONU ne juge pas utile de réagir, même pour appeler à la retenue, une approche déjà équivoque, alors que les Palestiniens résistent à une occupation étrangère par tous les moyens que leur reconnaît ce qui tient lieu de droit international.
Et à l’inverse, il est faux, mais aussi immoral et injuste de dire qu’Israël a le droit à la légitime défense. Et dire que l’ONU s’est retrouvée à voter des sanctions financières contre les Palestiniens dans le cadre du Quartette, ce fameux cadre international qui s’est avéré incapable de tenir ses propres engagements comme la création d’un Etat palestinien en 2005, alors que le simple bon sens aurait voulu qu’elle défende ses propres résolutions qu’Israël traite avec mépris.
Les Palestiniens continuent à compter leurs morts, mais comme en témoigne leur histoire, cela ne fait que renforcer leur résistance. Quant aux Israéliens, ils sont empêtrés dans une surenchère politique comme le prouvent les récentes attaques contre leur Premier ministre, et le retour sur scène de Ehud Barak, celui-là même qui avait refusé de poursuivre l’application des accords de paix conclus avec les Palestiniens.
Et dire que c’est de cette manière que se prépare une conférence internationale qui laisse déjà sceptique par ses ambitions. Le Proche-Orient est-il donc condamné à vivre une guerre sans fin ?
Dans le même temps la violence israélienne ne cède pas de terrain, voir l’Orient le Jour du 28 septembre :
L’armée israélienne poursuit ses frappes contre Gaza : 12 tués en 24 heures
http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=353608
L’armée israélienne a poursuivi hier(27 septembre) ses frappes aériennes sur la bande de Gaza et tué deux activistes du mouvement islamiste Hamas et un militant du groupe radical Jihad islamique ; des raids qui ont fait au total 12 morts dont deux civils en 24 heures et qui ont été vivement condamnés par le président palestinien, Mahmoud Abbas.
Au cours de la même période - et alors que le ministre de la Défense Ehud Barak a menacé le territoire d’une prochaine opération d’envergure -, plus de 20 obus de mortier et 11 roquettes ont été tirés de Gaza contre le territoire israélien, selon l’armée. Il n’a pas été fait état de blessés.
Ces frappes surviennent au lendemain d’une des journées les plus meurtrières dans la bande de Gaza depuis le coup de force du Hamas, mi-juin, qui avait mis en déroute les forces fidèles au Fateh du président Abbas. Neuf Palestiniens ont péri mercredi dans deux opérations israéliennes. Parmi eux figurent six membres de l’Armée de l’islam, un groupe revendiquant des liens avec el-Qaëda. Pendant ce temps, la Cisjordanie est totalement bouclée de crainte d’attentats en Israël pour la fête juive de Soukkot (Tabernacles), et alors que les Palestiniens continuent d’observer le mois de jeûne du ramadan.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a appelé mercredi soir (26 septembre) Israël à « prouver son sérieux » avant une réunion internationale attendue sur le Proche-Orient, tout en entretenant le doute sur la participation de son pays. « Pour prouver son sérieux, Israël devrait au moins décréter un moratoire sur la construction de nouvelles colonies. Ce n’est pas trop demander. S’ils veulent discuter de la restitution des territoires occupés, ils ne doivent pas en prendre d’autres », a-t-il ajouté.