La désignation terroriste par Israël de six groupes palestiniens de défense des droits de l’homme "constitue une nouvelle érosion de l’espace civique et humanitaire" dans les territoires palestiniens, ont déclaré mardi les agences de développement et d’aide humanitaire des Nations unies et un groupe représentant plus de 80 ONG internationales.
La déclaration commune, publiée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, salue le travail accompli par les organisations palestiniennes au fil des ans et exhorte Israël à fournir des preuves pour étayer ses affirmations selon lesquelles les ONG - Addameer, Al-Haq, Bisan Center, Defense for Children International Palestine, l’Union des comités de femmes palestiniennes et l’Union des comités de travail agricole - sont d’une manière ou d’une autre impliquées dans des activités terroristes ou les soutiennent financièrement.
La décision israélienne "risque de limiter considérablement le travail de ces six organisations qui collaborent avec la communauté internationale, y compris les Nations unies, depuis des décennies, fournissant des services essentiels à d’innombrables Palestiniens", peut-on lire dans le communiqué.
Dimanche, le commandant du Commandement central des FDI a émis un ordre déclarant les ONG comme des organisations terroristes, dans le prolongement de l’annonce du ministre de la Défense Benny Gantz qui autorise l’armée à arrêter des employés soupçonnés d’appartenir à un groupe terroriste, à faire des descentes dans les bureaux et à confisquer du matériel.
Cette mesure a eu pour effet de rendre les six groupes incapables d’opérer en Cisjordanie.
"La législation antiterroriste doit être conforme aux obligations découlant du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, qui incluent le plein respect des droits à la liberté d’association et d’expression", souligne la déclaration des Nations unies. "Elle ne peut pas être appliquée aux droits de l’homme légitimes et au travail humanitaire".
"Ces allégations sont prises très au sérieux. À ce jour, aucune des agences des Nations unies ni aucune des organisations de l’Association des agences de développement international (AIDA) n’a reçu de documents écrits qui pourraient servir de base à ces allégations", a déclaré Lynn Hastings, coordinatrice résidente et humanitaire des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés. Elle a ajouté que "nous continuerons à dialoguer avec tous les partenaires concernés pour obtenir davantage d’informations."
Traduction : AFPS