Ville de Gaza - Tandis qu’Israël voit dans son départ de Gaza un signal menant fin à 38 années d’occupation, les Palestiniens soutiennent qu’Israël continuera à être un pouvoir occupant tant qu’il gardera le contrôle de ses frontières et que de ce fait, il est dans l’obligation de faire face aux besoins de santé de la population locale.
« Je crains une aggravation de la situation de santé après le retrait de Gaza qui découlerait du ‘cordon’ israélien » dit le Docteur Majdi Ashur, président du Secours Médical Palestinien, le « Palestinian Medical Relief Committees ».
« Israël refuse de reconnaître ses obligations en tant que pouvoir occupant permanent, obligations qui doivent répondre aux besoins de santé de la population. Nous n’entrevoyons pas un véritable retour à la liberté de mouvement dans le court terme » dit-il en ajoutant que plus de 10.000 patients ont été transférés chaque année de Gaza en Egypte, Jordanie et en Cisjordanie et ce afin de recevoir des soins médicaux.
Des centaines de personnes soignées en dehors du territoire souffrent de maladies chroniques ou qui menacent leurs vies telles que le cancer, explique-t-il.
Israël, Egypte et les Palestiniens ont été bloqués dans des pourparlers depuis des mois autour du futur poste frontière de Rafah entre l’Egypte et Gaza, poste qui, au cours des années, a souvent été fermé par Israël pour des raisons de sécurité.
Malgré le fait qu’Israël doit céder le contrôle de la frontière à l’Egypte, Ashur dit que cela ne soulagera que peu les problèmes étant donné que la principale ressource pour les soins de santé des Palestiniens se trouve en Cisjordanie.
Tandis que les négociations continuent autour d’un soi-disant passage « sécurisé » entre Gaza et la Cisjordanie, aucun accord n’a encore été atteint.
« Notre plan de santé global nous lie à la Cisjordanie où sont basés deux principaux hôpitaux » dit Ashur.
Israël est de plus en plus réticent à permettre aux Palestiniens de se faire soigner à l’intérieur de ses frontières depuis l’incident en juin quand une jeune femme de Gaza, soignée pour des brûlures, a été arrêtée avec des explosifs au terminal du passage d’Erez.
Mais une information provenant du Ministère de la Santé israélien a dit qu’il n’y aurait pas de changements immédiats dans les procédures après que le retrait des soldats soit achevé le mois prochain.
« Comme dans le passé, quand les Palestiniens pouvaient se tourner vers l’administration civile pour un traitement médical, cela sera toujours possible ».
Même si Rafah devait rouvrir, les malades devront encore parcourir 500 kilomètres pour atteindre Le Caire, une procédure qui n’est pas considérée comme une alternative viable pour les cas urgents.
Dans le passé, les malades en cas d’urgence étaient admis dans les hôpitaux des villes côtières d’Ashkelon, Tel Aviv ou Jérusalem, ajoute Ashur.
Mais les installations dans les quelques douzaines d’hôpitaux du territoire sont parfois plus que sommaires.