L’Union européenne, voulant "contraindre le gouvernement palestinien à mettre fin à la violence", a décidé de geler son aide à l’ANP.
Le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas a dénoncé la décision de l’UE de suspendre le paiement de l’aide qu’elle apporte aux Palestiniens, affirmant que ce sont les citoyens palestiniens que cette forme de chantage frappera.
Ghazi Hamad, porte -parole du gouvernement a déclaré : "Nous n’accepterons pas ce chantage.
Le Hamas a été élu démocratiquement et les Palestiniens sont punis pour avoir fait ce choix.
L’UE ne punira pas seulement le goouvernement, mais le peuple palestinien, les pauvres, les étudiants, les travailleurs" a-t-il dit.
Ces commentaires suivent une déclaration de la porte-parole de la Commission Européenne qui a confirmé à bruxelles que l’aide était suspendue "pour le moment".
L’UE envoie environ 600 millions de dollars par an à l’Autorité Palestinienne dont les finances sont en mauvais état, faisant ainsi de l’Europe le premier donateur.
Mahmoud Abbas , le président de l’ANP, a déclaré dans un entretien au Figaro que cette punition était inacceptable.
"Mon message à la communauté internationale est qu’il est inacceptable de punir les Palestiniens. On ne peut pas leur dire de jouer le jeu démocratique et les sanctionner ensuite pour leur choix. L’Union européenne doit trouver un mécanisme permettant à l’aide d’atteindre les Palestiniens.
Le Figaro : "Vous continuer de gérer une Autorité palestinienne sans argent et sans pouvoir et vous êtes l’objet de toutes les critiques. Ne serait-il pas plus simple de la dissoudre" ?
On ne devrait pas me reprocher d’avoir instauré la démocratie. On devrait au contraire m’en féliciter. Si elle a porté au pouvoir le Hamas, ce n’est pas ma faute mais celle du Fatah, qui s’est présenté divisé aux élections. Le Fatah a recueilli 51% des suffrages, contre 42 au Hamas, mais ses divisions lui ont fait perdre 23 sièges. Ce scrutin montre que les Palestiniens soutiennent toujours la voie de la modération. Ils ne sont ni radicaux ni fanatiques".
Le Figaro : "Ehoud Olmert a dit qu’en l’absence de partenaire palestinien, il procédera à des retraits unilatéraux en Cisjordanie, traçant ainsi les frontières d’Israël de façon unilatérale. Qu’avez-vous à lui offrir" ?
"Gaza n’est pas comparable à la Cisjordanie. A Gaza, les Israéliens ont rasé les colonies et sont partis. En Cisjordanie, ils vont tracer la ligne de démarcation le long du mur et dire : « Voici votre Etat. » Sans négociations. La communauté internationale ne l’acceptera pas. Nous avons la « feuille de route ». Remettons-la sur la table et appliquons-la, de A à Z.
Le Figaro : "Entre le maintien de ses positions radicales et des ouvertures vis-à-vis d’Israël, de quel côté le Hamas va-t-il pencher, à votre avis" ?
Le Hamas va changer ses vues. Le mouvement est maintenant chargé du gouvernement, il doit se montrer capable de gérer les responsabilités qui lui ont été confiées. Mais, lorsqu’une formation comme le Hamas passe de l’opposition au gouvernement, elle a besoin de temps pour convaincre ses partisans. Nous allons lui laisser du temps. On ne peut pas décréter que le Hamas a échoué au bout d’une semaine". [1]
Les autorités israéliennes n’ont aucun intérêt à laisser le temps au Hamas de faire face à la réalité de la politique régionale et internationale et de la gestion des affaires.
Ainsi hier soir à Gaza, après une proposition du Hamas aux autorités israéliennes d’avoir "le calme contre le calme", l’armée israélienne a assassiné 6 personnes dont un petit garçon de 5 ans. Missiles contre proposition de trêve...
Le porte parole du gouvernement palestinien Ghazi Hamad a déclaré que cette attaque était "un massacre brutal" qui était un message clair au président Mahmoud Abbas qu’Israël "n’est pas intéressé par la paix ou les compromis politiques".