Tandis que la communauté internationale concentre son attention sur la "feuille de route" récemment publiée, Beit Sahour est confrontée à la réalité d’une nouvelle confiscation des terres. Une zone beaucoup plus importante de Beit Sahour est à l’heure actuelle menacée d’être arrachée à ses propriétaires légitimes lesquels ont reçu un ordre de confiscation de leurs terres, cette zone est estimée à 300 kilomètres carrés.
L’établissement de la colonie de Har Homa a constitué le premier pas du plan sioniste visant à élargir l’implantation juive dans notre région. La confiscation de notre terre a été le pas suivant et elle s’est poursuivie inexorablement et nous nous trouvons aujourd’hui confrontés à un nouvel ordre de confiscation dirigé contre les habitants de Beit Sahour.
Notre crainte principale est que les Israéliens vont continuer à élargir le domaine de leurs colonies sous le faux prétexte « sécuritaire ». Nous faisons actuellement l’objet d’une expulsion de notre pays et pendant ce temps la communauté internationale insiste pour que les négociations en vue d’un accord se concrétisent entre nous et Israël. Nos craintes se sont concrétisées et tous les jours davantage de terres tombent sous la menace de la confiscation.
Israël proclame son souhait de négocier avec nous en vue d’un accord, mais les faits sur le terrain, les réalités qui demeurent ignorées ou dissimulées, révèlent les véritables objectifs du gouvernement israélien : ils veulent nous prendre notre terre et ils veulent nous en chasser. Le district de Bethléhem est en passe d’être grignoté tous les jours un peu plus. Morceau après morceau, notre terre est utilisée pour la construction des routes de contournement, pour l’expansion des colonies existantes et pour l’édification du mur destiné à nous isoler davantage. Et ce processus est en marche dans toute la Cisjordanie.
L’affaire de l’ordre de démolition des maisons de Jabal Al Diek est toujours en instance devant la Cour Suprême israélienne et les destructions ont été gelées jusqu’au prochain jugement de la Cour. Nous estimons que nous avons réussi dans cette affaire grâce au soutien de la communauté internationale et à la pression qui s’est exercée de l’extérieur. Le nouvel ordre de confiscation a été remis par les soldats de l’armée d’occupation israélienne le 3 mai 2003. Cet ordre était attaché à une carte qui révèle une nouvelle zone militaire dans la région. Une partie de la terre menacée de confiscation est située en zone A (terres entièrement sous contrôle palestinien aux termes de l’accord d’Oslo II signé en 1995). Une vingtaine de maisons longeant l’installation de la communauté grecque-orthodoxe seront complètement isolées de la ville. Vous pouvez visiter le site http://www.arij.org pour plus de détails et des cartes montrant précisément les lieux en question.
Votre soutien à vous tous a été vital pour nous, s’il vous plaît ne nous laissez pas tomber maintenant. Nous avons urgemment besoin que la communauté internationale nous aide à nous battre contre la discrimination et la spoliation de nos droits. Israël est autorisé à s’étendre et pas nous. Où est-ce que nos enfants vont grandir ? Comment pourront-ils penser même à construire l’avenir ?
Au nom des citoyens du district de Bethléhem, je vous supplie de venir chez nous voir de vos propres yeux ce qui nous arrive et protester contre l’injustice que nous endurons. Ils sont en train de tuer tout espoir de paix et arrachent chaque jour un peu plus de terre avant que des accords ne soient conclus.
Soutenez-nous et aidez-nous contre les voleurs de notre terre.
Merci et meilleures salutation.
Fuad Kokaly, maire de Beit Sahour
bsmuni@p-ol.com