Le dr. Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement palestinien a dit à Al-Jazeera ce jeudi que le Hamas n’ acceptera pas que le nouveau gouvernement reconnaisse Israël puisqu’ Israël ne reconnaît pas le gouvernement palestinien.
Mais le Premier ministre Ismael Haniyeh a indiqué que le nouveau gouvernement négociera avec Israël.
Haniyeh, qui sera nommé Premier ministre du nouveau gouvernement de coalition, a ajouté que le gouvernement Hamas avait donné le feu vert à ses ministres pour négocier avec Israël étant donné que le gouvernement a été formé pour gérer la vie quotidienne des Palestiniens [1].
Les groupes palestiniens se sont accordés pour former un gouvernement d’unité nationale comme manière de sortir du blocus économique actuellement imposé par les Etats unis, l’ Union européenne et Israël [2].
Le Président Mahmoud Abbas a annoncé aux partis palestiniens que la t Russie, l’ Union européenne et la Chine approuveront le nouveau gouvernement de coalition quand il sera formé et auront des relations diplomatiques avec lui.
Mais, dans un nouveau rejet de la démocratie au Moyen orient, avant même qu’il soit totalement formé, les Etats unis rejettent le nouveau gouvernement, bien que les Nations unies aient assuré que ce gouvernement répond aux exigences de la communauté internationale.
C’est que le gouvernement états-unien qui avaient joué les meneurs de jeu pour exiger des élections démocratiques en Palestine en janvier 2006 -tenues pour les plus démocratiques du Moyen orient-, a vite changé d’avis quand les Palestiniens ont élu un parti qui n’avait pas été pré -sélectionné par Bush et ses conseillers.
Aussi après les élections, les Etats unis, l’Union européenne et Israël ont décrété un blocus économique pour affamer la population palestinienne qui avait élu le « mauvais » parti lors de cette élection.
Maintenant le siège imposé à Gaza prend des proportions très graves, et comme les invasions et les bombardements ont entraîné depuis le mois de juin la mort de plus de 250 Palestiniens, dont 55 enfants, le gouvernement a fait des contorsions pour arriver à un compromis qui satisfasse les Etats unis et Israël et en conséquence les amène à reconnaître leur gouvernement élu lors de cette élection incontestablement démocratique.
Pourtant le rejet de ce compromis par les Etats unis, en contradiction avec la position des Nations unies, arrive avant même que les négociations soient terminées.
Tom Casey, porte-parole du Département d’Etat américain, a ainsi déclaré que le gouvernement palestinien d’unité nationale, pas encore formé, ne “se conformait pas aux conditions posées par le Quartet [3] : reconnaître l’Etat d’Israël, renoncer à la violence et reconnaître tous les accords de paix signés préalablement.
Cependant, Kofi Annan, responsable des Nations unies, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi 13 septembre qu’à son avis le gouvernement d’union répondrait en fait aux conditions du Quartet. Il a notamment indiqué que selon le Président Mahmoud Abbas le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats unis et Israël, accepterait les accords signés avant qu’il arrive au pouvoir.
"Si c’est bien le cas, cela nous (la communauté internationale et les donateurs) permettra d’aller très vite et d’apporter l’ assistance dont a besoin le peuple palestinien, car la situation est très grave," a affirmé Annan.
Hanan Ashrawi, une député palestinienne indépendante, a appelé l’administration US à ne pas juger le gouvernement national par avance. Dans un entretien avec l’agence de presse Ma’an News, elle a dit, "Je leur recommande de prendre leur temps, d’agir lentement, avant d’émettre de tels jugements ; d’autant que le gouvernement n’est pas encore formé et qu’il n’a pas fait connaître son programme ou sa plate forme politiques".
Elle a ajouté, "Notre but n’est pas de former un gouvernement qui plaît à l’ Amérique ou à d’autres ; le monde doit traiter toutes les avancées que font les Palestiniens de manière positive". D’autres dirigeants palestiniens se sont étonnés de la position américaine et l’ont dénoncée.