Le premier ministre Ehoud Olmert, a jugé que "la situation était intolérable et inacceptable. Les violations de la loi s’accompagnent souvent de violences contre les forces de l’ordre". "Le gouvernement a décidé de stopper immédiatement tout financement, qu’il soit direct ou indirect, d’avant-postes illégaux ou de leurs infrastructures", indique le gouvernement. C’est la première fois que le cabinet prend un tel engagement, bien qu’il ait déjà promis par le passé de démanteler des colonies sauvages, construites sans son autorisation et qui n’ont jamais été démantelées, à quelques rares exceptions.
Itamar Ben Gvir, un dirigeant des colons de Hébron, a assuré que "les gardes frontières ont frappé un enfant de 10 ans, et se sont ensuite pris une raclée (...) Ceux qui frappent nos enfants doivent savoir que nous ne tendrons pas l’autre joue". Cette vague de violences de colons est survenue après la destruction le 29 octobre par l’armée d’un point de colonisation sauvage, à Hébron, vécue comme une provocation par le mouvement radical des colons de Kyriat Arba, dans le voisinage.
"Comme les Nazis en Pologne"
Dans la foulée, des colons se sont livrés à des violences anti-palestiniennes, lançant des pierres contre des maisons, endommageant des tombes d’un cimetière musulman et crevant les pneus de plusieurs voitures. Un photographe palestinien de l’AFP couvrant ces violences a été blessé vendredi par des jets de pierres de colons. Le rabbin de Hébron et Kyriat Arba a accusé l’armée de se conduire avec les colons "comme les nazis en Pologne, il y a quelques dizaines d’années".
Hébron, une ville dans laquelle vivent plus 150 000 Palestiniens, comprend une colonie juive autour du Caveau des Patriarches où vivent plusieurs centaines de colons protégés par l’armée. La communauté internationale demande à Israël de mettre fin à la colonisation dans les territoires palestiniens. Mais le processus n’a jamais cessé : les colonies illégales se sont souvent développées sans intervention des pouvoirs publics, avant d’être officialisées par la suite. Selon un rapport officiel publié en novembre 2005, le ministère de la défense aide notamment à la mise en place des infrastructures en assurant non seulement la garde de ces points de colonisation, mais aussi en ouvrant des routes et en les reliant aux réseaux d’électricité et d’eau.
Selon le mouvement anticolonisation La Paix maintenant, 260 000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie. Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies dans les territoires palestiniens occupés depuis juin 1967 sont illégales.
Ces violences s’inscrivent par ailleurs dans un contexte pré-électoral. Tzipi Livni n’ayant pas été en mesure de réunir une coalition majoritaire à la Knesset, des élections législatives anticipées doivent avoir lieu le 10 février pour trouver un successeur à Ehoud Olmert.