Lors de et après la création de l’Etat sioniste israélien, près de 800 000 Palestiniens ont été contraints à devenir des réfugiés. Eux et leur descendants sont actuellement la population de réfugiés qui a le plus et le plus longtemps souffert au monde. Plus de 3.7 millions sont enregistrés auprès des Nations unies et plus de 2 millions ne le sont pas. Ils vivent pour la plupart dans des pays ou régions qui ne sont pas éloignés de leurs foyers et terres d’origine.
La communauté internationale a ressenti un sens profond de sa responsabilité devant cette tragédie. Le Comte Bernadotte, médiateur des Nations unies disait : « Ce serait une offense aux principes de justice élémentaire si ces victimes innocentes du conflit se voyaient interdire le droit de retourner dans leurs foyers, alors que les immigrants juifs arrivent en grand nombre en Palestine » (UN, Doc Al648, 1948). Ceci reste d’actualité aujourd’hui, car tout Juif, quelle que soit sa nationalité, peut obtenir immédiatement la citoyenneté alors que les Palestiniens ne peuvent pas rentrer dans leur terre natale.
Le droit au retour a un fondement légal solide.
Les Nations unies ont adopté la résolution 194 le 11 décembre 1948. Dans le paragraphe 11 il est stipulé « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers » [1] . Depuis lors la résolution 194 a été ré affirmée presque chaque année, avec un consensus international hormis Israël et les USA. La résolution a été ensuite clarifiée par la résolution 3236 de l’Assemblée générale des Nations unies [2] qui réaffirme dans la sous section 2 « également le droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens d’où ils ont été déplacés et déracinés, et demande leur retour ». Mettre obstacle au retour est un acte d’agression qui mérite que le Conseil de Sécurité prenne des mesures. L’admission d’Israël à l’ONU était conditionnée à son acceptation des résolutions pertinentes de l’ONU y compris la 194.
Le droit au retour ne tient pas légitimité des seules résolutions des Nations unies. L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme réaffirme le droit de tout individu à quitter son pays et à y revenir. De plus le principe d’auto détermination garantit, entre autres, le droit à la propriété et au domicile dans son propre pays. Les nations unies ont adopté le principe en 1947. En 1969 et ensuite il a été appliqué explicitement au peuple palestinien, y compris « la légalité du combat des peuples pour l’auto détermination et la libération » (AG OR2535 (xxiv), 2628 (xxv), 2672 (xxv), 2792 (xxvi). Le droit international exige que l’occupation ni la souveraineté ne restreigne les droits de la propriété privée. Quand les Ottomans ont capitulé en 1920, la propriété palestinienne de la terre a été maintenue. La terre et les biens des « réfugiés » demeurent leurs et ils ont le droit d’y retourner.
Les chercheurs montrent que non seulement le droit des réfugiés au retour est sacré et légal mais aussi qu’il est possible. Les études démographiques montrent que 80 % de la population israélienne vit sur 15 % de la terrre et que les 20 % qui restent vivent sur 85 % de la terre qui appartient aux réfugiés. De plus, dans ce 20 %, 18 % vivent dans des villes palestiniennes et 2 % dans des kibboutz et moshavs. A l’inverse, les réfugiés vivent à plus de 5000 par km2 dans la bande de Gaza, alors que de l’autre côté des barbelés, leurs terres sont quasi vides.
Selon le Rapport 1999 d’Amnesty International, Israël a détruit 2650 maisons palestiniennes en Cisjordanie, dont à Jérusalem est, depuis 1987, sous prétexte quelles étaient construites sans permis. De plus des milliers d’hectares de terre palestinienne ont été confisqués afin de construire des colonies dans ces territoires occupés. Les colonies sont une violation de la Quatrième Convention de Genève qui stipule que « la puissance occupante ne transfèrera pas des membres de sa propre population civile dans le territoire qu’elle occupe ».
Les droits inaliénables des réfugiés ne peuvent être laissés à la négociation entre Israël et l’Autorité palestinienne. Le droit international considère les accords entre un occupant et un occupé comme nuls et non avenus s’ils privent les civils de droits humains reconnus y compris le droit au rapatriement et à la restitution.
Les Etats unis sont tenus par leurs propres lois à ne pas financer de régimes qui violent les droits humains et les libertés fondamentales.. Il n’est pas de droit plus fondamental que le droit à avoir son foyer et à vivre sur sa terre. Les Etats unis pourraient utiliser le levier de leur soutien financier énorme à Israël afin de faire pression pour la reconnaissance de ce droit.