Les services de renseignement israéliens ont arrêté le directeur d’une importante ONG palestinienne de défense des droits de l’homme, alors que la répression se poursuit contre un certain nombre d’organisations de défense des droits.
Khaled Quzmar, directeur général de Defense of Children International - Palestine (DCIPalestine), a été placé en détention dimanche 21 août 2022 par l’agence de renseignement Shin Bet, selon un tweet de l’organisation.
"Quzmar a reçu un appel téléphonique à 14h25 heure locale d’un agent du Shin Bet le convoquant pour un interrogatoire. Il s’est rendu à la base militaire israélienne d’Ofer peu après", a écrit l’organisation.
"Un témoin oculaire à la base militaire d’Ofer a vu Quzmar escorté dans les locaux du Shin Bet vers 15h20. Quzmar n’a pas été autorisé à se faire accompagner par un conseiller juridique."
L’organisation a ensuite déclaré qu’après deux heures de détention, Quzmar a été libéré.
Cette arrestation n’est que le dernier acte récent d’une campagne menée par Israël contre un certain nombre d’organisations palestiniennes de défense des droits humains dans les territoires palestiniens occupés.
Répression des groupes de défense des droits
Six groupes de défense des droits - Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, Al-Haq, Bisan Center for Research and Development, l’Union of Agricultural Work Committees et l’Union of Palestinian Women Committees, ainsi que DCIPalestine - ont été désignés comme "organisations terroristes" par Israël en octobre 2021 et font depuis l’objet d’une surveillance accrue.
Plus tôt dans la journée de dimanche, Al-Haq a tweeté que son directeur avait reçu un appel téléphonique menaçant d’un responsable des services de renseignement israéliens au sujet de son travail.
Selon Al-Haq, Shawan Jabarin a été convoqué par le Shin Bet pour un "interrogatoire" tandis que l’appelant a proféré "des menaces d’emprisonnement et d’autres mesures si Al-Haq poursuit son travail".
Vendredi 19 août 2022, Israël a fait une descente et a fermé de force les bureaux des groupes de défense des droits en Cisjordanie, les soldats confisquant des objets. Les bureaux de l’Union des comités de travailleurs de la santé, qui n’a pas été désignée comme une organisation terroriste, ont également été perquisitionnés.
Les six groupes ainsi désignés ont nié les allégations de "terrorisme" et leur fermeture a suscité les critiques des Nations unies et des organisations de défense des droits de l’homme.
>> Lire le communiqué de l’AFPS du 19 août à ce sujet
Les ministères des affaires étrangères de la Belgique, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, de l’Irlande, de l’Italie, des Pays-Bas, de l’Espagne et de la Suède ont tous déclaré qu’Israël ne leur avait pas fourni d’"informations substantielles" sur les accusations et se sont engagés à continuer de coopérer avec les groupes en l’absence de toute preuve.
"Nous sommes profondément préoccupés par les raids qui ont eu lieu dans la matinée du 18 août, dans le cadre d’une réduction inquiétante de l’espace pour la société civile" sur le territoire, ont-ils déclaré dans une déclaration commune vendredi.
"Ces actions ne sont pas acceptables".
Traduction et mise en page : AFPS / DD