Le 5 septembre 2019, Huthaifa Halabiya a arrêté sa grève de la faim après 67 jours. Sa décision intervient après une grave dégradation de son état de santé ; elle est assortie d’un refus total de la proposition présentée par les services de renseignement israéliens de prolonger sa détention de deux autres mois.
Huthaifa a commencé sa grève de la faim le 1er juillet 2019, depuis il n’a bu que de l’eau et a refusé de procéder à tout examen médical.
Ces dernières semaines, l’état de santé de Huthaifa s’est dégradé puisqu’il a commencé à avoir des convulsions et à faire des crises à plusieurs reprises. Sa vue et son ouïe se sont affaiblies, ce qui a provoqué son transfèrement, au milieu du mois d’août, dans un hôpital civil où des compléments lui ont été administrés. Il ensuite été ramené à la clinique de la prison de Ramlah où il a continué sa grève de la faim. Il a de nouveau été transféré dans un hôpital civil le 3 septembre après avoir arrêté de boire de l’eau, son état exigeait alors une intervention immédiate.
Une commission médicale s’est réunie le 4 septembre et a décidé de mettre en oeuvre un traitement médical forcé pour sauver la vie de Huthaifa dans le cas où il tomberait dans le coma. Le même jour, la Haute Cour israélienne a examiné l’appel introduit par l’avocat de Huthaifa contre sa détention administrative. Pendant la séance consacrée à son appel, l’accusation militaire et les services de renseignements israéliens se sont entendus pour renouveler l’ordre de détention administrative de Huthaifa pour une durée supplémentaire de deux mois, soit jusqu’au 7 décembre prochain. Le jugement de la Haute Cour n’a pas encore été publié.
Addameer, l’Association de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits de l’Homme, affirme son soutien à la décision de Huthaifa d’arrêter sa grève.
Nous tenons les autorités d’occupation israéliennes comme pleinement responsables de la vie de Huthaifa et aussi, de tout effet secondaire dont il pourrait pâtir. La politique de détention administrative mise en oeuvre par les forces d’occupation est une violation de toutes les lois et usages internationaux et équivaut à un crime de guerre.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT Prisonniers de l’AFPS.