Nayef Rajoub, en détention administrative depuis décembre 2010, s’est vu notifier la prolongation de celle-ci hier par la direction de la prison du Neguev dans laquelle il est enfermé. Aucune charge ne lui a été notifiée.
La "justice" israélienne avait jusqu’au 30 Juin pour examiner son cas puisque la peine actuelle court jusqu’à cette date. Elle a préféré accélérer les choses pour empêcher l’ancien ministre de bénéficier de l’accord conclu hier. Cet accord porte sur plusieurs points dont l’épineux dossier de la détention administrative selon lequel les détenus concernés seraient jugés ou libérés au terme de leur peine actuelle.
Nayef Rajoub aurait dû être libéré le 30 juin prochain sans cette manoeuvre de dernière minute. Sa peine a donc été arbitrairement prolongée jusqu’au 30 décembre.
Plusieurs députés palestiniens sont emprisonnés en Israël. Certains ont été jugés, comme Marwan Barghouti, membre de la direction du Fatah ou Ahmad Saadat, dirigeant du Front Populaire de Libération de la Palestine. D’autres, comme Aziz Dweik, Président du Conseil Législatif Palestinien (le parlement Palestinien) sont en détention administrative, c’est à dire emprisonnés jusqu’à présent pour des périodes de six mois sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. L’accord signé hier stipule que les prisonniers ne seront pas maintenus dans cette situation au-delà des six mois en cours.
Demain nous aurons un nouveau gouvernement en France. Celui-ci sortira-t-il enfin la France de son mutisme face à un tel cynisme et à ces graves violations des droits humains ? Nous voulons le croire. Comme nous voulons croire qu’il osera faire sien le choix du droit international.
Quant à nous, nous ne cesserons jamais de lui en rappeler l’impérieuse nécessité.