Le PCHR [1] reste très préoccupé quant au sort de 7 Palestiniens maintenus en détention administrative en Israël, dans un quartier d’isolement d’une prison de droits communs , appellée "Kfar Youna ".
Les craintes se sont intensifiées depuis le
jeudi 1er juillet, où un prisonnier israélien de droit commun a attaqué 3 de ces détenus avec des substances chimiques. Deux d’entre eux ont subi des brûlures sur l’ensemble du corps.
Le PCHR a dépêché un avocat auprès des prisonniers pour s’informer de leur état de santé et obtenir des informations sur l’’incident. En ce moment le PCHR examine les possibilités de recours existant pour ces prisonniers.
A la suite de sa visite à la prison le dimanche 4 juillet 2004, l’avocat a déclaré qu’un détenu israélien de droit commun qui était dans la cellule n°2 avait attaqué 3 Palestiniens maintenus en détention administrative dans la cellule adjacente n° 3. Les 3 détenus retournaient à leur cellule sous la
garde des geôliers après la période de repos qu’on appelle Foura. C’’est à ce moment qu’ils furent attaqués par le prisonnier de droit commun.
Deux d’entre eux ont été blessés : Isma’il ’Omar Shakshak et ’Ali Farraj Abu Juraida, tous les deux originaires de Rafah. Ils ont été conduits à l’infirmerie de la prison où ils ont reçu les premiers soins. Le troisième,
Jamal Zeinou, de la ville de Gaza, n’a pas été blessé.
La prison de "Kfar Youna" est destinée à des prisonniers israéliens de droit commun dangereux, en particulier ceux qui commettent des tentatives d’évasion répétées
ou qui ont des problèmes avec les autres détenus. L’équipe responsable de la prison est entrainée pour traiter de tels prisonniers, étiquetés comme "prisonniers des basses classes ", de manière cruelle et inhumaine.
Le quartier d’isolement se compose de 17 cellules pouvant contenir chacune 2, 4, 6 ou 8 personnes. Outre les détenus déjà mentionnés, 4 autres Palestiniens sont enfermés dans cette section. Ce sont Hassan Abu
Raziq et Mazen Abu Zour de Tulkarem ; ’Omar Mar’ei de Qalqilya ; et Waked Abu Samhadana de Rafah.
Les 7 Palestiniens maintenus en détention administrative souffrent de malnutrition et des conditions de vie très dures. La " promenade " est limitée, par cellule, à une heure le matin et une seconde heure le soir. Les
visites de leurs familles ont également été interdites pendant plusieurs mois aux 7 détenus, en violation du droit international et des principes élémentaires de traitement des prisonniers. Ils sont détenus sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
Les Palestiniens détenus dans cette prison ont entamé une grève de la faim en février et avril 2004 afin d’obtenir une amélioration de leurs conditions de détention,leur transfert vers une prison qui ne soit pas de "droit commun" (c’est-à-dire une prison habituellement réservée aux détenus administratifs) et le droit de recevoir la visite de leurs familles.
L’administration de la prison a rejeté toutes ces demandes.
Le PCHR considère que l’administration de la prison est responsable de tous les dommages qui peuvent être infligés aux Palestiniens qui sont maintenus illégalement en détention administrative et demande aux autorités israéliennes d’occupation de les libérer immédiatement ou à défaut, de les transférer vers un centre de détention militaire jusqu’à leur libération afin d’ avoir ainsi l’assurance qu’’ils ne seront pas attaqués par des criminels de droit commun.