Certes, l’Autorité palestinienne a pu organiser ses premières élections (municipales) depuis 2006 en Cisjordanie. Certes, le Fatah qui en constitue la colonne vertébrale semble avoir remporté la majorité des villes en jeu du fait des consignes de boycottage du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Mais au final, ce que l’on retiendra de cette consultation n’est pas à l’avantage du président Mahmoud Abbas qui préside cette formation : la participation (55%) n’a pas été élevée (dans la minorité des villes où un scrutin pluraliste était organisé) et surtout le Fatah reste prisonnier de dysfonctionnements qui ont assuré une sorte de prime aux dissidents, à Naplouse, la capitale du nord de la Cisjordanie, mais aussi à Ramallah, siège de l’Autorité, à Salfit et à Tubas, autres villes du nord.
Cela avait déjà été le cas en 2004 et 2005, pendant les quatre vagues de municipales organisées à ce moment-là. Tout avait alors été mis sur le compte de l’héritage Arafat (décédé quelques semaines plus tôt), son factionnalisme et son clientélisme.
La répétition de ces dérives (incapacité d’imposer des candidats consensuels, stériles manoeuvres d’appareils) témoigne de la gravité du mal qui ronge ce qui fut le fer de lance du mouvement national palestinien et qui semble sombrer, années après années, dans les marécages de la gestion de territoires restés occupés. Le Fatah né il y a 53 ans au Koweït vieillit bien mal.