Après une belle prise de parole de Brigitte (voir ci-dessous), Karem, jeune Palestinien de l’AFPS et Adam, jeune Israélien de l’UJFP ont planté ensemble un olivier. Puis Malika, de l’AFPS et Elias de l’UJFP ont dit des poèmes.
La manifestation s’est parfaitement déroulée avec une belle assemblée attentive et calme, portant de nombreux panneaux (voir photos à cette adresse , si vous souhaitez leurs fichiers originaux dites-nous lesquelles vous intéressent) , et ceci malgré les provocations :
en effet, le Républicain Lorrain s’était dispensé d’annoncer notre manifestation dans les journaux de la semaine, mais avait publié un article tendancieux et mensonger de France/Israël le matin même, article destiné à dissuader tout honnête homme de se joindre à nous (voir PJ).
Par la suite, un petit compte rendu de notre rassemblement, avec photo, est paru dans le journal du dimanche.
Nous avons demandé le lendemain au RL de corriger les erreurs contenues dans l’article du 29 mars (voir PJ droit de réponse),mais rien n’a été fait. Demande de RdV est transmise ; la réponse tarde à venir...
Lors de la manif. une dizaine de contre-manifestants de France/Israël s’est groupée à quelques mètres de nous avec les drapeaux israéliens et français largement déployés ; nous n’ avons pas bronché, et l’on peut
Par ailleurs, nous avons distribué 500 tracts.
A noter que la nouvelle municipalité de gauche ne s’est pas déplacée, mais elle a accepté le principe d’une plantation pérenne de notre olivier dans l’espace public municipal, sans doute à l’université ; Nathalie Griesbeck, député européen du Modem a participé à une partie de la manifestation.
En terme de bilan :
– le positif :
* une relance du collectif à Metz avec participation correcte des organisations de la plate-forme, (à l’exception du Secours catholique) et notamment une vraie implication de la LDH.
* une amélioration de l’image de l’AFPS auprès de ses partenaires .
* une couverture médiatique correcte du Républicain Lorrain comparé à des actions précédentes mais on est encore loin du compte…
* présence d’une radio local.
– le négatif : pas de télé présente : c’était un de nos objectifs de départ ; on avait soigné le visuel dans cette éventualité !
29 mars 2008 à Metz, Place Saint Louis
Paix comme Palestine : 60 ans après, la paix par le Droit.
Nous commençons le rassemblement organisé par les associations suivantes :
Artisans du monde, l’Association France Palestine Solidarité, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, le Comité pour une Paix Juste au Proche Orient du Luxembourg, la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples et l’Union Juive Française pour la Paix.
En guise d’introduction, il me plait de citer les propos de Daniel Barenboïm, ce prestigieux chef d’orchestre qui a 4 nationalités : argentine, française, israélienne et depuis peu, palestinienne. Un journaliste du Nouvel Observateur lui pose la question : « le 15 mai 2008, Israël va fêter les 60 ans de son indépendance…qu’allez-vous faire ? » Réponse de D.B. : « je vais organiser un concert à Tel-Aviv qui s’appellera Jour de l’indépendance-Al Nakba parce que c’est ainsi que les Palestiniens nomment ce jour-là . On ne peut fêter l’un en oubliant l’autre. »
C’est la raison même de notre rassemblement d’aujourd’hui qui s’inscrit dans la campagne nationale initiée par la Plate-Forme des ONG pour la Palestine « Paix comme Palestine : 60 ans après, la paix par le Droit » Les 60ans d’Israël, certes. Mais aussi, pour les Palestiniens, les 60 ans de la non-création de leur Etat, les 60 ans, comme le rappelle Barenboïm, de la Nakba, c’est le mot arabe pour dire « catastrophe » ; précisément, la Nakba, c’est l’expulsion de 800 000 Palestiniens de leur terre en 1948, avant et après la création de l’Etat d’Israël.
La date de notre rassemblement n’a pas été choisie au hasard : nous sommes à la veille du 30 mars « journée de la terre » pour les Palestiniens. Quelques mots d’histoire : le 30 mars 1976, pour protester contre des expulsions en Galilée –les expulsions n’ont jamais cessé – les Palestiniens d’Israël ont organisé une manifestation durement réprimée par l’armée israélienne : 8 morts. Depuis, chaque 30 mars, « la journée de la terre » est devenue un symbole de la lutte des Palestiniens pour leur terre, une journée de mémoire contre l’absence et l’oubli et un moment fort de la solidarité internationale.
Mais notre rassemblement va au-delà d’une simple commémoration. Nous voulons aussi interpeller nos concitoyens et nos politiques sur la dangereuse logique de guerre qui s’installe au Proche et au Moyen Orient ; pour nous en tenir au seul conflit israélo-palestinien, cette dernière année a vu la reprise d’une dangereuse spirale de violence : blocus de Gaza, lancement de roquettes sur la population civile de Sdérot en Israël, incursions militaires israéliennes meurtrières à Gaza, attentat à Jérusalem…Face à l’escalade de la violence des deux côtés, il est urgent de comprendre que l’absence de solution politique conduit à une radicalisation des extrêmes, tant israéliens que palestiniens. Il est ugent de comprendre que c’est l’occupation qui génère la violence et non l’inverse. Nos responsables politiques, en France et dans le cadre de l’Union européenne, doivent imposer une logique de paix dans le respect du droit international.
Pour garder l’espoir, nous avons choisi de planter un olivier, ici, à Metz comme partout en France ; en effet, en même temps que nous, dans plus de quarante villes françaises, il y a d’autres planteurs d’oliviers.
L’olivier, symbole de paix, commun à tout l’espace méditerranéen. Mais au-delà du symbole, il nous faut réfléchir sur le mot « paix ». C’est un mot magnifique mais tellement manipulé, tellement instrumentalisé. Nous voulons la paix, Bush et Olmert veulent aussi la paix. Alors de quelle paix parle-t-on ?
Il ne peut y avoir de paix avec l’occupation : cela fait maintenant 40 ans qu’Israël occupe la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza en contradiction avec la résolution 242 de l’ONU de 1967.
40 ans d’occupation, ça suffit.
Il ne peut y avoir de paix avec la colonisation qui avance à Jérusalem-Est et à Bethléem avec la construction de nouveaux logements pour les colons, en contradiction avec les engagements signés par les Israéliens à la conférence d’Annapolis.
Il ne peut y avoir de paix avec les 572 checkpoints répertoriés par l’ONU en Octobre 2007 qui, sous prétexte de sécurité, détruisent la vie économique, sociale et même familiale des Palestiniens de Cisjordanie.
Il ne peut y avoir de paix avec l’apartheid imposé de fait par les Israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est : il y a des routes pour les colons israéliens interdites aux Palestiniens sur leur propre terre ; il y a des quartiers palestiniens de Jérusalem-Est qui ressemblent de plus en plus à des ghettos : Shufat, Abu Dis.
Il ne peut y avoir de paix avec le Mur qui avance jour après jour, en dépit de l’avis de la Cour Internationale de Justice (la plus haute juridiction de l’ONU) du 9 juillet 2004 : le Mur vole de nouvelles terres palestiniennes, vole de l’eau palestinienne, détruit des oliveraies (depuis 2000, ce sont plus de 400 000 arbres qui ont été arrachés pour la construction du Mur)
Entre l’olivier et le mur, il faut choisir.
La paix, la vraie, a ses exigences et en premier lieu, le respect du droit international. Le droit protège le plus faible ; l’absence de droit, c’est la loi du plus fort, en l’occurrence les Etats-Unis et son allié israélien. Mais tous les observateurs savent qu’aucune solution basée sur la force ne peut aboutir ; seule une solution politique négociée avec toutes les parties dans le respect du droit international, peut donner ses chances à la paix, à condition de respecter certaines étapes.
La 1ère étape, c’est le respect par Israël de ses obligations définies par la 4ème Convention de Genève de 1949 : en tant que puissance occupante, Israël est tenu de respecter les droits de l’homme élémentaires : le droit à la vie, le droit à l’éducation, le droit à la santé. La politique de blocus imposée à Gaza est un crime de guerre selon cette 4ème Convention de Genève.
La 1ère étape, ce sont aussi des gestes forts pour arrêter la colonisation : arrêt de toute nouvelle construction de colonie, arrêt de la construction du mur, suppression des checkpoints…
La 2ème étape vers la paix, c’est l’ouverture de négociations entre Israéliens et Palestiniens. Des textes existent déjà qui vont dans le bon sens, que ce soit ce qui a été écrit à Taba en janvier 2001 ou dans le cadre dit de « l’accord de Genève » du 1er décembre 2003. Il est important d’en rappeler les grandes lignes :
résolution 181 de 1947 : le partage de la Palestine historique entre Israéliens et Palestiniens. Une terre pour deux peuples, deux peuples/deux états : à côté de l’Etat israélien, un Etat palestinien, enfin. Il faudra aussi partager Jérusalem.
Résolution 194 de 1948 : le droit au retour des réfugiés palestiniens ; le principe doit en être reconnu pas Israël, quitte à discuter des modalités d’application.
Résolution 242 de 1967 : la restitution par Israël des Territoires occupés, à savoir Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, ces 3 territoires devant former l’Etat palestinien avec Jérusalem-est comme capitale. Un Etat palestinien sur 22% de la Palestine historique, dans les frontières de 1967 : c’est ce que demandent les Palestiniens depuis 1988 ; c’est ce qu’acceptent tous les états de la Ligue arabe depuis 2002. S’agit-il de cela dans les projets élaborés à Annapolis par les Etats-Unis qui promettent un Etat palestinien en 2008 ? on peut en douter…L’Etat palestinien voulu à Annapolis est un Etat éclaté en bantoustans par le jeu du maintien des grands blocs de colonies israéliennes, avec une continuité territoriale fictive par le jeu de tunnels et/ou de ponts, ce qui fait dire à Michel Warschawski, un Israélien courageux qui défend les droits des Palestiniens, que son gouvernement est en train d’inventer un Etat en 2D ! au-dessus, Israël ; en-dessous, la Palestine !
Nous tous, citoyens, rassemblés aujourd’hui à Metz, nous voulons la paix pour tous les peuples de la région :
paix pour les peuples israélien et palestinien : le meilleur avenir pour les Palestiniens, c’est de faire la paix avec les Israéliens ; le meilleur avenir pour le peuple israélien, c’est de faire la paix avec les Palestiniens. L’avenir des deux peuples est indissolublement lié.
Paix pour le peuple libanais, paix pour le peuple syrien, paix pour le peuple irakien, paix pour le peuple iranien.
Paix pour les peuples du monde entier, particulièrement aujourd’hui pour le peuple tibétain.
C’est au nom de cette exigence de paix que Karem, le palestinien et Adam, l’israélien vont maintenant planter un olivier.
Artisans du monde ; AFPS ; CCFD ; CPJPO ; LDH ; MRAP ; UJFP.
Droit de réponse envoyé le 30/3 à la rédaction du Républicain Lorrain par l’AFPS
L’article du 29/3 concernant les interrogations de « France/Israël » au sujet de la plantation d’un olivier de la Paix à Metz amène cette mise au point des organisateurs
1) L’AFPS n’est pas l’Association des Palestiniens de France, mais l’Association France Palestine Solidarité, association de référence pour défendre l’application du Droit International en Palestine
2) L’initiative de la manifestation n’était pas limitée à l’AFPS et à l’UJFP ( Union Juive Française pour la Paix) mais revenait à un collectif d’associations, toutes reconnues pour leur éthique et leur défense des Droits universels, à savoir Artisans du Monde, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), Le Comité pour une Paix Juste au Proche-Orient-Luxembourg (CPJPO), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
3) La manifestation était naturellement autorisée
Pour le reste, la tenue irréprochable de notre manifestation était la meilleure réponse que nous pouvions apporter à nos détracteurs et nous laissons au « citoyen de bonne foi » le soin de se faire son opinion.