L’heure, le jour et l’endroit de sa mort sont connus, mais, la question est toujours de savoir aujourd’hui si elle a été tuée ou si sa mort est due à un accident lorsqu’elle est décédée le 16 mars 20003.
La mort de Rachel Corrie a fait d’elle un symbole international dans la lutte contre l’occupation israélienne des terres palestiniennes. Aujourd’hui, jour anniversaire de sa mort, sa mémoire est honorée par des veillées et à travers la lectures de ses écrits dans de nombreuses villes.
Rachel Corrie, membre de l’ISM ( International Solidarity Movement), groupe pro-palestinien, était allée à Rafah, dans la Bande de Gaza, pour prendre la défense des maisons palestiniennes qui devaient être démolies par l’armée israélienne. En tant qu’étudiante à Evergreen State College, à Olympia (Washington), Rachel Corrie avait participé sur le campus à des mouvements contre la guerre et pour l’environnement. Elle était jeune et idéaliste. Elle pensait qu’elle pouvait contribuer à faire changer les choses.
Quatre membres de l’ International Solidarity Movement, venus d’Angleterre et des Etats Unis qui étaient avec elle au moment de sa mort, on dit qu’elle se tenait face au bulldozer Caterpillar et qu’elle faisait signe de la main au conducteur pour le forcer à s’arrêter. Ils ont certifié que le conducteur et les soldats qui se trouvaient dans un char israélien l’avaient vue. Rachel Corrie a été écrasée après que le bulldozer fut passé deux fois sur son corps. Elle est morte à l’hôpital à la suite de ses blessures.
Pendant qu’elle était à Rafah, Rachel Corrie envoyait fréquemment des e-mails à sa famille en lui décrivant les conditions de vie en Palestine. Après sa mort, l’acteur britannique Alan Rickman et l’écrivaine Katherine Viner ont utilisé ses lettres et ses journaux et ont ainsi créé une pièce de théâtre, « Mon nom est Rachel Corrie ». Cette dernière fut présentée pour la première fois à Londres et jouée à guichets fermés pendant plus d’une année. Puis elle on l’a programmé pour être donnée au New York Theatre Workshop. Six semaines avant la première, celle-ci a été reportée cependant à une date ultérieure inconnue.
Ce soudain délai imposé à la pièce déclencha un cri de ralliement contre la censure artistique. Le 22 mars 2006, une lettre signée par de nombreux écrivains juifs parmi lesquels se trouvait le Prix Nobel Harold Pinter fut publiée dans le New York Times pour exprimer le choc que leur avait causé l’annulation de cette pièce. Ils demandèrent : « Qu’ y a-t-il donc dans les écrits de Rachel Corrie, dans ses pensées, dans ses sentiments, dans ses interrogations, dans sa quête sur le sens de la vie - dont on doive protéger le public newyorkais ? »
Finalement le théâtre dut faire de faibles tentatives pour défendre sa décision. On cita le coma du Premier ministre Ariel Sharon ainsi que les circonstances controversées de la mort de Rachel Corrie et la récente élection des représentants du Hamas au Conseil législatif palestinien. Quelques mois plus tard, la pièce put être jouée au Minette Lanr Theater à New York et la voix de Rachel Corrie put être entendue de nouveau.
Dans un e-mail adressé à sa mère le 27 février 2003, Rachel Corrie décrivait les luttes quotidiennes des Palestiniens qui avaient perdu leurs terres et le mur construit par les israéliens qui les obligeait à faire 12 heures pour aller d’un ville à l’autre quand le même trajet pouvait être fait en 40 minutes seulement.
Rachel Corrie est l’une des rares voix qui expriment le point de vue palestinien aux USA. Dans un documentaire de 2004, « Thomas L. Friedman informe », le chroniqueur du New York Times fait l’examen des effets que le mur d’Israël a pu produire. Il laisse chacun se poser des questions : ce mur a-t-il procuré la sécurité à Israël ou n’est-il que le symbole de l’habileté israélienne à agir dans l’impunité, et en ce sens ne sert-il pas à intensifier la haine et à entraver le processus de paix.
Plus récemment, l’ancien Président Jimmy Carter a été ataqué lors de la publication de son livre « Palestine : la paix et non l’Apartheid ». Il est difficile de croire que quelqu’un qui a tant travaillé au service de la paix au Moyen Orient puisse se retrouver taxé d’antisemite.
Dans son livre, Carter écrit que les Etats Unis se trouvent presque seuls dans leur soutien inconditionnel à Israël. L’auteur condamne les actes terroristes des Palestiniens contre les Israéliens. De la même façon il condamne le nombre élevé de morts parmi les civils palestiniens et la destruction que les Israéliens infligent à leur patrie. Mais le message de Carter n’est pas entendu, à la fois riculisé et controversé.
Sans revenir sur les droits et les torts du passé, ce qui est un train d’arriver aux Palestiniens et aux millions de réfugiés qui vivent désormais en Jordanie et dans d’autres pays, devrait susciter le plus grand intérêt parmi nous tous car il s’agit d’un crime humanitaire aux proportions catastrophiques.
Aujourd’hui, en honnorant la mémoire de Rachel Corrie, je continue à me demander si une solution de paix au conflit israélo-palestinien verra le jour durant ma propre vie... peut-être, si les deux camps sont entendus à part égale.