La récolte d’olives a commencé cette année en Cisjordanie. La récolte arrive dans le sillage des dommages importants aux oliveraies provoqués par la construction de la Barrière de Séparation et des restrictions sévères sur les déplacements des fermiers palestiniens qui essayent d’atteindre leurs terres à l’ouest de la Barrière.
Beaucoup de fermiers qui ont la permission maintenant d’aller sur leurs terres pour récolter les olives, n’avaient pas eu accès durant toute l’année pour faire le nécessaire travail de désherbage et de taillage des arbres. En conséquence, les champs sont maintenant en mauvais état ce qui rendra encore plus difficile la récolte et aboutira à une cueillette plus restreinte.
Les restrictions sur les déplacements et la mise en place du régime de permis résultant de la Barrière, s’additionnent aux restrictions que l’armée avait imposées depuis plusieurs années sur la liberté de mouvement des Palestiniens ayant des terres agricoles situées près des colonies ou des postes avancés.
Lors de la récolte en 2004, l’Association pour les Droits Civils en Israël et les Rabbins pour les Droits Humains avaient déposé une requête à la Haute Cour de Justice pour le compte de cinq villages en Cisjordanie, afin de permettre aux habitants d’avoir accès aux champs dont les colons, sous la protection de l’armée, avaient pris le contrôle. La requête avait décrit les incidents pendant lesquels les soldats étaient restés sans bouger à regarder les colons attaquer les Palestiniens.
L’armée a prétendu que le fait de restreindre l’accès à ces zones aux Palestiniens était nécessaire afin de protéger les colons. Lors d’une audience devant la Cour en septembre 2005, les juges ont vivement critiqué la politique de fermeture des terres agricoles et d’avoir empêché les fermiers d’atteindre leurs terres pendant une grande partie de l’année.
En ce qui concerne l’argument de l’armée que cette politique était nécessaire pour protéger les colons, la Juge Dorit Beinisch a fait remarquer que l’état n’avait pas réussi à apporter un fondement réel prouvant une connexion entre la fermeture de la zone et les attaques contre les colonies et postes avancés juifs.