La première semaine de juillet aura été l’une des plus meurtrières de l’année 2023. Avec 17 palestinien.nes tué.es en moins de sept jours, le mois de juillet est déjà plus meurtrier que le mois de juin 2023. Ce terrible bilan repose en partie sur les conséquences de l’agression militaire israélienne sur le camp de réfugié.es de Jénine, le plus important de ces deux dernières décennies en Cisjordanie occupée, au cours duquel 12 palestiniens ont été tués.
Des personnes ont aussi été tuées à Al Bireh, dans les environs de Ramallah, mais aussi à Tel Aviv, à Qalqilya et à Naplouse.
Dès le 3 juillet, l’armée a abattu Mohamed Imad Hassanin (21 ans) dans la localité d’Al-Bireh, l’entrée nord de la ville de Ramallah. Ciblé par des tirs à balles réelles de l’armée israélienne, ce jeune palestinien originaire de Gaza, déjà arrêté et blessé par balles lors de manifestations en 2019 n’a cette fois-ci pas survécu à cette blessure mortelle.
Les protestations qui ont conduit à la mort de Mohamed Hassanin se déroulaient afin de protester contre l’agression de Jénine, qui a causé 12 morts, plus de 150 blessé.es dont au moins 20 blessé.es graves. Certains ont été tués dans des frappes aériennes, d’autres dans des affrontements avec les troupes israéliennes, d’autres ont simplement eu le malheur de se trouver sur le chemin des troupes et des snipers israéliens. Un adolescent désarmé a notamment été abattu d’une balle de sniper dans la nuque.
Les personnes tuées s’appelaient : Samih Abu Al-Wafaa (21 ans), Husam Abu Dhiba (18 ans), Owais Hanoun (19 ans), Nour Eldin Marshoud (16 ans), Mohammed Al-Shami (23 ans), Ahmed Al-Amer (21 ans), Majdi Ararawi (17 ans), Ali Al-Ghoul (17 ans), Mustafa Qassem (17 ans), Oday Khamaysa (22 ans), Abdoulrahman Saabneh (17 ans), Jawad Na’irat (20 ans).
L’opération militaire israélienne du camp de Jénine aura donc duré du 2 au 5 juillet 2023. Trois jours d’agression dans un camp de réfugié.es. Le ravage du camp et de la ville de Jénine s’est illustré sur plusieurs tableaux. Des frappes aériennes ont détruit des dizaines d’habitations et de bâtiments publics, dans le même temps, des bulldozers ont partiellement démoli un hôpital, totalement détruit les réseaux d’eau et d’électricité du camp, et creusé les rues afin de les rendre impraticables.
Le 6 juillet 2023, un combattant armé a été tué par l’armée israélienne près du checkpoint militaire de Kedumim servant à la protection de cette même colonie illégalement construite sur les terres du village de Kafr Qadoum. Ahmed Ghaitan a combattu contre plusieurs soldats israéliens, l’un d’entre eux étant mort lors des affrontements au cours desquels Ghaitan a été tué.
En représailles de cette attaque, l’armée israélienne a arrêté le père et le petit frère de Ghaitan sans motif.
Le vendredi 7 juillet, l’armée israélienne a mené un énième raid meurtrier dans la vieille ville de Naplouse. Dans ce qui s’apparente à deux assassinats ciblés, les troupes israéliennes ont pris d’assaut les quartiers les plus anciens de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Les personnes tuées ont été identifiées comme Hamza Maqbool et Khairi Shaheen. Les troupes au sol israéliennes, accompagnées par de nombreux véhicules blindés et avec l’appui aérien de plusieurs drones, ont d’abord encerclé la maison de l’une des cibles, avant de procéder à l’élimination d’Hamza Maqbool et Khairi Shaheen. Les secours ont été autorisés à accéder à la zone de l’attaque et ont tenté d’amener les deux victimes à l’hôpital de Naplouse. Sans succès.
Dans les heures qui ont suivi, le décès du jeune Abduljawad Saleh a été prononcé. Il comptait parmi les multiples bléssé.es par balles qui ont été recensés lors de la manifestation hebdomadaire d’Um Safa, au nord de Ramallah. Une manifestation régulière contre les expulsions, les démolitions et surtout l’avancée de la colonisation.
Sources : WAFA / Eye on Palestine
Photo : montage AFPS