Jeudi, la police israélienne a utilisé des grenades assourdissantes pour disperser une foule de plusieurs centaines de Palestiniens qui s’étaient rassemblés près de la porte de Damas, dans la vieille ville de Jérusalem, pour protester contre le législateur d’extrême droite Itamar Ben-Gvir.
Le législateur kahaniste du parti du sionisme religieux de Bezalel Smotrich était arrivé dans la vieille ville pour contester une décision des autorités israéliennes l’empêchant de défiler dans le quartier musulman et de visiter le Mont du Temple.
Les manifestants ont brandi des drapeaux et scandé des slogans contre Ben-Gvir. Après que plusieurs manifestants aient hissé des drapeaux palestiniens, la police leur a lancé des grenades paralysantes.
Selon la police, au moins 14 manifestants palestiniens ont été arrêtés. Trois d’entre eux sont soupçonnés d’avoir attaqué des journalistes qui se trouvaient sur les lieux.
A la porte de Damas, Ben-Gvir a déclaré : "Je suis venu ici [pour protester] contre la décision d’un commissaire de police défaillant et contre la honte qu’un membre de la Knesset ne puisse pas défiler ici."
Pendant ce temps, le porte-parole de l’aile militaire du Hamas, Abu Ubaida, a déclaré que l’organisation suivait de près les événements à Jérusalem et ce qu’elle qualifie de tentatives de provocation de la part des colons radicaux.
Khalil al-Hayya, chef adjoint du politburo du Hamas, a également averti que le cessez-le-feu conclu le mois dernier pourrait s’effondrer "si la radicalisation des colons n’est pas enrayée".
"Nous n’attendrons pas longtemps pour qu’Israël ouvre les postes frontières et autorise l’entrée de l’aide qatarie", a-t-il ajouté.
Le commissaire de police israélien Kobi Shabtai, dans une décision sans précédent, a interdit mercredi à Ben-Gvir et à sa collègue MK de droite May Golan de défiler jeudi à la Porte de Damas à Jérusalem-Est pour la Marche du Drapeau prévue.
Selon le commissaire, la présence des membres de la Knesset serait susceptible d’inciter à des émeutes. Le commissaire a également décidé d’interdire à Ben-Gvir l’accès au Mont du Temple, ou Haram al-Sharif comme l’appellent les musulmans, mercredi et jeudi.
Jeudi matin, Ben-Gvir a demandé à la Cour suprême d’annuler la décision, affirmant que le commissaire de police n’avait pas le pouvoir de lui interdire l’accès au Mont du Temple. Mais la Cour a rejeté la requête, estimant que le délai était trop court pour prendre une décision éclairée sur la question.
La protestation de Ben-Gvir fait suite à une décision du cabinet de reporter la marche du drapeau à travers Jérusalem, initialement prévue pour jeudi mais annulée après que la police ait déclaré qu’elle ne l’autoriserait pas à passer par le quartier musulman de la vieille ville, invoquant des problèmes de sécurité.
La marche doit maintenant avoir lieu mardi, mais le cabinet n’a pas encore décidé d’un autre itinéraire. La police a élaboré un plan qui permettrait de contourner les points chauds du quartier musulman. L’une des options à l’étude consiste à faire passer la marche par la Porte de Jaffa, d’où elle se rendra au Mur occidental.